La production industrielle allemande a reculé en février pour la deuxième fois de suite après huit mois de hausse, décevant nettement les attentes des analystes et suggérant une contraction du produit intérieur brut au premier trimestre.
L’industrie de la première économie européenne s’est contractée de 1,6% sur un mois après -2% en janvier (chiffre révisé), selon l’Office des statistiques Destatis, alors que le consensus du marché rapporté par Factset et Bloomberg tablait sur une hausse de 1,5%. Les exportations ont progressé de 0,9% sur un mois et les importations de 3,6%.
Les données de production sont « une vraie déception », résume Jens-Oliver Niklasch, économiste de la banque publique LBBW. « Cela correspond toutefois à l’idée généralisée d’une baisse conjoncturelle au premier trimestre. »
Cet indicateur très scruté avait progressé pendant huit mois consécutifs après le crash lié à la première vague de Covid-19 au printemps dernier.
« Le PIB allemand s’est de façon quasi certaine contracté au premier trimestre », note Andrew Kenningham de Capital Economics, « même si la production industrielle rattrapait intégralement en mars sa baisse de février ».
Comparé à février 2020, le mois avant l’entrée en vigueur des premières restrictions sanitaires en Allemagne, la production industrielle a baissé de 6,4%.
« Les attentes de production sont proches de leur plus haut niveau » et l’industrie « va certainement bondir à nouveau » mais à ce stade « il faudrait une explosion de la production manufacturière en mars pour éviter une contraction », confirme Carsten Brzeski, de ING.
Une première estimation de la croissance du 1er trimestre sera connue fin avril.
Une reprise espérée au 2e trimestre
« Si le Covid ne l’empêche pas » et « si les indicateurs avancés ont raison », l’économie devrait se reprendre au deuxième trimestre, explique Jens-Oliver Niklasch.
La production hors énergie et BTP a baissé de 1,8% avec, dans le détail, un recul chez les biens d’investissement de 3,2% et de 1,0% pour les produits semi-finis. Les biens de consommation ont progressé de 0,2%.
L’énergie a progressé de 1% et le bâtiment fléchi de 1,3%, précise Destatis.
Les exportations, vitales pour l’économie allemande, sont ressorties à 107,8 milliards d’euros, 1,2% sous leur niveau de février 2020, précise Destatis, tandis que les importations progressent de 0,9% sur un an, à 89,7 milliards d’euros.
L’excédent commercial a atteint 19,1 milliards d’euros en données corrigées des variations saisonnières, en baisse par rapport à janvier.
Les exportations vers les pays de l’UE ont représenté 58,3 milliards d’euros, une baisse de 0,3% par rapport à février 2020, avec -0,9% pour les pays de la zone euro. Les livraisons vers les pays tiers ont fléchi de 2,3%.
Les importations ont progressé de 0,7% pour l’UE et de 1,1% pour les pays tiers.
LQ/AFP