Les prix à la consommation en Allemagne ont baissé pour la quatrième fois de suite en décembre, sous l’effet de la baisse temporaire de la TVA décidée pour soutenir l’économie face à la pandémie de Covid-19.
Par rapport à décembre 2019, l’inflation ressort à -0,3%, autant qu’en novembre, qui représentait la plus forte baisse depuis janvier 2015 selon les données préliminaires de l’Office fédéral des statistiques Destatis.
Sur un mois, les prix progressent de 0,5% tout comme en moyenne annuelle, loin de l’objectif fixé à près de 2% par la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire. Avec une inflation nulle en août et un recul -0,1% en juillet, les prix n’ont pas augmenté depuis l’été.
Cette inflation négative s’explique notamment par la réduction des taux de TVA décidée dans le cadre du plan de relance du gouvernement en juillet dernier, afin de dynamiser la consommation après la première vague d’infections.
Mais depuis, la première économie européenne, qui avait au printemps mieux affronté la pandémie, est touchée de plein fouet par la deuxième vague; le gouvernement a rallongé et renforcé mardi le confinement partiel, synonyme de fermeture de la plupart des commerces. « La distanciation sociale et le confinement partiel annoncé en novembre laissent aussi des traces sur les prix », note Carsten Brzeski, économiste chez ING.
Vers la fin de la déflation
En décembre, les prix de l’énergie ont baissé de 6% et ceux des denrées alimentaires ont progressé de 0,5%, soit au total -1,8% pour les biens. Les prix des services ont augmenté de 1,1% sur un an.
« Le chiffre du jour devrait marquer la fin d’une période de déflation induite par le gouvernement » et, avec le retour des taux habituels de TVA depuis le début de l’année, l’évolution des prix devrait atteindre 0% en janvier et passer en territoire positif par la suite, selon M. Brzeski.
L’indice allemand des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisé comme référence par la Banque centrale européenne (BCE), affiche lui -0,7% sur un an, +0,6% sur un mois et +0,4% en moyenne pour l’année 2020.
LQ/AFP
Au Luxembourg
Cces derniers mois, note le Statec, l’inflation est restée plombée par le repli des prix pétroliers et la gratuité des transports publics. La dissipation de ces effets, combinée au renchérissement des prix des produits pétroliers via la taxe CO2, devrait la porter à près de 2 % au printemps 2021, par rapport à 0,7 % encore en octobre 2020. L’inflation globale, poursuit l’institut statistique, devrait progresser, de 0,9 % pour 2020 à 1,8 % en 2021. On le voit, le Luxembourg n’est pas concerné par le spectre de la déflation qui guette certains pays européens comme l’Espagne.