Le moral des entrepreneurs allemands a légèrement rebondi en avril, l’indice montrant sa « résilience » après une lourde chute causée par la guerre en Ukraine en mars, selon le baromètre IFO publié lundi.
Cet indicateur, réalisé via un sondage mensuel effectué auprès de 9.000 entreprises allemandes, donnant un avant-goût de l’activité économique, a gagné 1,0 point sur un mois, à 91,8 points, selon un communiqué de l’institut IFO. Il fait mieux que les prévisions des analystes de Factset, qui tablaient sur un IFO en baisse, à 88,5 points.
Cette hausse intervient après une chute historique de 8 points en mars, en raison de la guerre en Ukraine. La composante du baromètre mesurant la situation actuelle se stabilise, gagnant 0,1 point à 97,2 points. Les attentes pour l’avenir atteignent quant à elles 86,7 points, en hausse de 1,8 point.
« Après le premier choc provoqué par l’invasion russe, l’économie allemande fait preuve de résilience », commente Clemens Fuest, président de l’IFO. « Cela s’explique principalement par des prévisions moins pessimistes de la part des entreprises », ajoute-t-il, affirmant toutefois que l’indice reste à « un bas niveau ».
Forte dépendance au gaz russe
« Le premier choc de la guerre semble s’être quelque peu dissipé, mais compte tenu des nombreux risques existants, il semble trop tôt pour parler d’un début de renversement de tendance », abonde Jens-Oliver Niklash, analyste pour la banque LBBW.
Par sa forte dépendance au gaz russe et le poids de son industrie, l’Allemagne est plus exposée que ses voisins européens aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Par ailleurs, l’inflation galopante, à 7,3% en mars, accélérée par le conflit, qui engendre hausse des prix de l’énergie et pénuries, plombe la première économie européenne.
Le comité des « sages », influent groupe d’économistes qui conseille le gouvernement allemand, a d’ailleurs sabré fin mars sa prévision de croissance 2022, révisé de 4,6% à 1,8%, en raison du conflit.