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Allemagne : le gouvernement approuve un montant record de nouvelles dettes


"Tout cela est cher, mais ne rien faire aurait été encore plus cher", a justifié Olaf Scholz lors d'une conférence de presse mercredi (photo d'illustration : AFP).

L’Allemagne va emprunter en 2021 un montant record pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 dans le pays, confronté à une troisième vague d’infections, selon le budget rectificatif approuvé mercredi par le gouvernement.

Les amendements présentés en conseil des ministres portent le montant des nouveaux emprunts à 240,2 milliards d’euros, soit un tiers de plus que le montant initialement adopté par le Parlement en décembre dernier.

« Nous mettons les moyens nécessaires pour faire face aux conséquences économiques et financières de la pandémie », a justifié le ministre des Finances Olaf Scholz mercredi.

Après une décennie à cumuler les excédents budgétaires, l’Allemagne a contracté 370 milliards d’euros de nouvelles dettes entre 2020 et 2021, à cause de la pandémie.

Et les dépenses devraient se poursuivre en 2022 : Berlin veut emprunter 81,5 milliards d’euros en plus l’an prochain.

Le pays dérogera ainsi pour la troisième année consécutive à ses règles constitutionnelles de rigueur budgétaire, qui lui interdisent d’emprunter plus de 0,35% de son PIB chaque année.

« Tout cela est cher, mais ne rien faire aurait été encore plus cher », a justifié Olaf Scholz lors d’une conférence de presse mercredi.

Interrogée par des députés au Bundestag (chambre basse du parlement), la chancelière Angela Merkel a de son côté défendu un budget « mesuré et équilibré », face aux « incertitudes ».

L’exécutif allemand compte revenir au respect de ce « frein à l’endettement » à partir de 2023, avec 8,3 milliards d’euros d’emprunts prévus.

Aides prolongées

Face à l’aggravation de la situation sanitaire, Berlin a prolongé jusqu’au 18 avril au moins ses mesures de restrictions contre le virus, qui plombent ses finances.

Une grande partie des magasins sont fermés depuis décembre dans le pays, tout comme les bars, restaurants cafés, et lieux de loisirs depuis novembre.

Ces mesures devrait entraîner une chute du PIB de la première économie européenne au premier trimestre 2021, selon la Bundesbank.

Elles suscitent la colère des milieux économiques, de plus en plus virulents contre la politique sanitaire du gouvernement.

« L’inquiétude grandit que nous subissions des dommages durables et irréparables dans l’ensemble de l’économie », a affirmé le puissant lobby industriel BDI.

Les organisations de commerçants craignent de leur côté la fermeture de « 120 000 » magasins en raison de la prolongation des restrictions.

La crise a déjà coûté 250 milliards d’euros à l’économie allemande, selon une étude de l’institut économique IW de Cologne parue mercredi.

Pour répondre à l’impatience, le ministre de l’Economie Peter Altmaier a promis mardi « des aides supplémentaires » pour les secteurs les plus touchés, dont il doit dévoiler les détails dans les prochains jours.

« Nous poursuivrons les aides aussi longtemps que nécessaire », a de son côté assuré Olaf Scholz mercredi.

Depuis le début de la crise, Berlin a versé plus de 114 milliards d’euros de soutien à ses entreprises, sous la forme de chômage partiel, prêts garantis et aide directes.

AFP