Airbus a estimé mardi pouvoir livrer encore cette année 13 à 17 A400M, s’il obtient prochainement l’autorisation de reprendre les vols d’essai de cet avion de transport militaire dont un exemplaire s’est écrasé le 9 mai. Le Grand-Duché fait partie des clients.
« Si, comme nous l’espérons, nous obtenons dans les prochaines heures ou les prochains jours l’autorisation de reprendre les vols des avions déjà produits, je pense que nous arriverons à livrer les 13 à 17 avions que nous avions prévu de livrer cette année », a déclaré à Madrid Fernando Alonso, directeur de la branche aviation militaire du constructeur aéronautique européen. « La chaine d’assemblage continue à produire et les avions sont parqués à Séville en attendant cette autorisation de vol. »
« Il nous reste à convaincre la Direction générale de l’armement espagnole que les mesures prises par Airbus sont suffisantes » pour que l’accident du 9 mai ne se reproduise pas, a ajouté l’ancien patron des essais de vol d’Airbus. Les autorités espagnoles ont interdit de vol les A400M qui sortent de la chaine d’assemblage après qu’un exemplaire s’est écrasé peu après le décollage à Séville, faisant quatre morts et deux blessés graves.
Ces derniers sont à présent « hors de danger et se remettent », a annoncé Fernando Alonso lors d’une conférence organisée par l’institut Elcano. L’un, qui souffrait d’une fracture de la jambe, est rentré chez lui et fait de la rééducation. L’autre souffre de blessures à la colonne vertébrale et est toujours hospitalisé.
Quand l’A400M qui effectuait des vols d’essai avant d’être livré à la Turquie s’est écrasé, trois des quatre moteurs ne répondaient pas aux commandes du pilote, a encore expliqué Fernando Alonso, également président de Airbus Group pour l’Espagne. « Il nous faudra du temps pour comprendre exactement comment une panne de ce type a pu échapper à tous les contrôles de sécurité », a-t-il ajouté. Le crash de l’A400M a constitué un nouveau coup dur pour ce programme européen qui a accumulé quatre ans de retards et des milliards d’euros de surcoûts.
Au total, 174 A400M ont été commandés par huit pays : Luxembourg, Allemagne, France, Belgique, Espagne, Royaume-Uni, Turquie et Malaisie. Douze seulement sont en service à ce jour. Quatre pays clients – l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Turquie et la Malaisie – ont décidé de suspendre les vols dans l’attente des résultats de l’enquête espagnole sur les causes du crash.
Le Quotidien/AFP