Accueil | Economie | ACL : protestation contre la mise à pied d’une déléguée du personnel

ACL : protestation contre la mise à pied d’une déléguée du personnel


Le piquet de protestation montrait visiblement l'écartement de la déléguée du personnel par sa mise à pied. (photo Didier Sylvestre)

L’OGBL a organisé vendredi un piquet de protestation pour défendre une déléguée du personnel mise à pied depuis 130 jours.

Le syndicat OGBL avait voulu marquer le coup d’une date symbolique ce week-end  : les 130  jours de mise à pied d’une des déléguées du personnel de l’ACL. Depuis l’arrivée du nouveau directeur en 2014, rien ne va plus au sein de l’organisation. Le tiers du personnel est parti et deux dossiers sont actuellement dans les mains de la justice, dont celui de cette déléguée du personnel qui n’a pas pu approcher son lieu de travail depuis 130  jours maintenant. Elle est néanmoins toujours payée, par décision de justice qui a tranché en sa faveur il y a quelques jours.

Pour Michelle Cloos, secrétaire centrale pour l’OGBL Services et Énergie, la situation a dégénéré depuis la grève de 2014  : « Elle a subi des pressions depuis la tenue de cette grève, qui s’est organisée en toute légalité. Il y a même eu un accord à l’issue de cette interruption de travail et la direction a assuré qu’il n’y aurait pas de répercussions sur les employés. Les reproches qui sont faits à cette déléguée du personnel ne sont pas fondés, elle n’a fait que son travail, et si c’est seulement ce que l’on lui reproche, alors c’est grave. »

Normalement très difficiles à licencier

Les délégués du personnel sont protégés par le code du travail, et sont normalement très difficiles à licencier. Il faut alors qu’ils commettent une faute grave justifiée, sinon les règles sont bien claires pour protéger sa mission de délégué. « Le processus légal est très long pour sortir de cette situation, et cela montre que la protection des délégués du personnel reste insuffisante », ajoute Michelle Cloos.

Vendredi, d’autres délégués du personnel ainsi que la délégation de l’ACL restante étaient présents pour ce piquet de protestation symbolique. Le syndicat n’avait pas demandé aux employés de l’ACL de participer, « pour ne pas les mettre en danger ». Il faut dire que la déléguée du personnel mise à pied n’est pas la seule à avoir des démêlés avec la justice avec la direction de l’ACL. Un délégué suppléant a été licencié pendant son congé maladie  : ce dernier a porté plainte pour licenciement abusif, d’autant plus que sa position de suppléant est censée le protéger tout autant que les autres délégués du personnel.

Un employé a également fait l’objet d’un licenciement abusif et a gagné devant les tribunaux en début d’année. Autant dire que la situation est plus que tendue entre les employés et la direction de l’ACL  : « Nous allons multiplier les actions et mettre la pression pour que de telles pratiques cessent à l’ACL. Le fait que la justice ait décidé de continuer à payer la déléguée mise à pied est déjà une indication que nous sommes dans le bon camp », a résumé Michelle Cloos.

Audrey Somnard