La Chine vient de créer le numéro deux mondial de l’acier, juste derrière le géant ArcelorMittal, grâce à la fusion de deux sidérurgistes.
La Chine a entériné jeudi la fusion de deux de ses plus gros sidérurgistes pour donner naissance à un mastodonte de l’acier, numéro deux mondial derrière ArcelorMittal, alors que le secteur connaît une crise aiguë de surproduction.
China Baowu Steel est issu du rapprochement de deux aciéristes étatiques : le numéro deux chinois Baosteel, basé à Shanghai, a ainsi absorbé son concurrent Wuhan Iron and Steel Group (WISG), dont le siège est au Hubei (centre).
Une cérémonie a officialisé hier la création de ce colosse, qui administrera des actifs cumulés de 730 milliards de yuans (99,7 milliards d’euros) et comptera 228 000 employés, selon un communiqué de la nouvelle entité. Baosteel et Wuhan Iron and Steel occupaient respectivement les cinquième et onzième rangs mondiaux en termes de capacités. Baosteel avait émis, à partir de septembre, de nouvelles actions destinées à absorber son partenaire.
Des surcapacités colossales
Leur capacité de production cumulée s’élevait en 2015 à 60,7 millions de tonnes, selon les chiffres de la Fédération mondiale de l’acier. «Baowu», la nouvelle entité, prendra ainsi la deuxième place mondiale derrière ArcelorMittal.
Ma Guoqiang, président de Baowu, a estimé hier que le groupe pourrait concentrer ses efforts sur « l’amélioration de la compétitivité de la sidérurgie chinoise ». Le groupe fusionné représente de fait 8 % de la production nationale.
Mais Baowu devra d’abord s’attaquer à l’épineux problème des colossales surcapacités de production qui plombent la sidérurgie chinoise.
La Chine produit environ la moitié de l’acier mondial, mais ses aciéries, minées par le vif ralentissement économique du pays, ploient sous des capacités excédentaires estimées à plusieurs centaines de millions de tonnes.
Elles écoulent donc sur les marchés étrangers une partie de leur excédent, provoquant un plongeon continu des prix mondiaux et faisant boire la tasse aux sidérurgistes asiatiques, européens et américains. Face aux critiques, Pékin a promis de réduire ses capacités de 100 à 150 millions de tonnes – sur un total de plus d’1 milliard de tonnes – d’ici 2020.
Le Quotidien / AFP