Les mesures de rétorsion de l’UE contre certains produits américains, comme les jeans, le bourbon ou les motos, en réponse aux taxes de Washington sur son acier et son aluminium, entreront en application le 22 juin, a annoncé mercredi la Commission européenne.
« La décision unilatérale et injustifiée des États-Unis » d’imposer ces droits de douane « ne nous laisse pas d’autre choix », a réagi la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström dans un communiqué. « Les règles du commerce international (…) ne peuvent être violées sans réaction de notre part », a-t-elle ajouté, précisant que « si les États-Unis suppriment leurs tarifs douaniers », les mesures européennes seraient « également supprimées ».
Concrètement, la Commission européenne va imposer des taxes additionnelles, généralement à hauteur de 25%, sur une liste de produits fabriqués aux États-Unis, qu’elle avait préalablement présentée à l’OMC en prévision de la décision américaine. Cette liste comprend des produits agricoles (riz, maïs, tabac…) des biens en acier, ainsi que des véhicules (motos, bateaux…) ou du textile.
Préjudice de 6,4 milliards d’euros
Le président américain Donald Trump a annoncé en mars des droits de douane de 25% sur les importations américaines d’acier et de 10% sur celles d’aluminium. Après avoir bénéficié d’une exemption temporaire, l’UE a vu ces taxes punitives s’appliquer sur son acier et son aluminium le 1er juin. Elle avait annoncé des mesures de rétorsion, tout comme le Mexique ou le Canada, également concernés.
Les règles de l’OMC permettent à l’UE d’instaurer des droits de douane correspondant, en valeur, aux dommages causés par la décision américaine sur ses exportations d’acier et d’aluminium vers les États-Unis, soit au total 6,4 milliards d’euros en 2017. L’UE exercera d’abord ses droits sur les produits américains à hauteur de 2,8 milliards d’euros, détaille la Commission. Le rééquilibrage sur les 3,6 milliards d’euros restants, aura lieu soit dans trois ans, soit après une éventuelle victoire des Européens devant l’OMC si cela devait arriver plus tôt, l’UE ayant déposé une plainte dès le 1er juin.
Le Quotidien/AFP