Le Mexique veut amender les termes du nouvel accord de libre-échange avec les Etats-Unis et le Canada concernant l’acier et l’aluminium, a affirmé dimanche le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard.
La disposition concernant l’acier mettrait le Mexique « dans une situation très désavantageuse », a affirmé Marcelo Ebrard, durant une réunion avec des sénateurs.
Les termes de l’AEUMC, nouveau traité de libre-échange signé en novembre 2018 par le Mexique, les Etats-Unis et le Canada, imposent à Mexico de s’approvisionner en acier – nécessaire à son industrie automobile – à 70% en Amérique du Nord. Or, Mexico se fournit également beaucoup au Brésil, au Japon et en Allemagne.
Le Mexique réclamera lors de la prochaine réunion des négociateurs du nouveau traité que l’application de la mesure ne soit pas immédiate mais repoussé à « plus de cinq ans » après son entrée en vigueur, a souligné M. Ebrard.
De plus, le pays n’acceptera « aucune disposition » concernant l’aluminium, car il n’a pas les ressources suffisantes pour en produire, a également affirmé le ministre.
Le Mexique est l’un des plus gros exportateurs de véhicules au monde en raison de la présence sur son sol de nombreux grands noms du secteur, dont General Motors, Nissan, Fiat-Chrysler et Volkswagen, qui construisent des usines dans le pays.
Les propos de M. Ebrard surviennent quelques jours après que le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a affirmé qu’il n’accepterait pas une supervision américaine concernant la mise en place de réformes sur le marché du travail dans le cadre du nouvel accord.
La fin du « désastre » de l’Alena, selon Trump
Le Mexique est le seul des trois pays à avoir pour le moment ratifié cet accord, négocié à l’initiative du président américain Donald Trump qui qualifiait l’ancien traité, l’Alena, de « désastre » pour les Etats-Unis.
Pour se conformer au nouveau traité, le Mexique a notamment revu à la hausse son salaire minimum et mis en place des réformes sur le marché du travail, avec l’objectif de donner davantage de pouvoir aux syndicats et un droit de regard accru de leur gestion par les salariés.
Aux Etats-Unis, le processus de ratification de l’accord survient en pleine affaire de potentielle destitution de Donald Trump qui agite le Congrès depuis plusieurs semaines. Le Canada s’est de son côté engagé à ratifier l’accord en tandem avec les Etats-Unis.
AFP