Sur la rampe de lancement, le nouvel «Interdisciplinary Space Master» de l’Uni a été présenté vendredi. Les premiers étudiants y seront accueillis à la prochaine rentrée.
«L’espace nous fait toujours rêver, mais c’est aussi devenu une réalité», estime le recteur de l’université du Luxembourg, Stéphane Pallage, avant d’avancer qu’«au cours de la prochaine décennie, quelque 330 satellites de plus de 50 kilos seront mis sur orbite, soit trois fois plus qu’actuellement» et que dans le même temps «7000 petits satellites seront envoyés dans l’espace». Stéphane Pallage poursuit : «L’espace est vivant et important pour l’économie mondiale et pour l’économie luxembourgeoise.»
C’est dans ce contexte que, vendredi, le recteur de l’Uni a présenté, en compagnie du vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, le nouvel «Interdisciplinary Space Master», qui sera dispensé à l’Uni dès la prochaine rentrée universitaire.
Une formation unique en Europe
«Cette formation est unique en Europe, indique Stéphane Pallage. Il y aura des matières comme l’ingénierie spatiale, la robotique, les ressources spatiales, mais aussi du droit, du management, du business… Et sur les deux années de formation, il y a six mois de stage. Notre programme a été validé par l’industrie spatiale et l’Agence spatiale luxembourgeoise.» Pour intégrer ce master, où il y aura 20 places, les postulants devront être issus d’un cursus d’ingénieur, de mathématiques, de physique… et débourser 2000 euros. La sélection se fera sur dossier, CV, lettre de motivation et entretien.
Mais ce futur «Interdisciplinary Space Master» n’est pour le moment que sur sa rampe de lancement. Trois professeurs – un spécialiste en Space Business, un autre en Space Enginery, et un troisième en Space Informatics – doivent encore être recrutés et deux laboratoires spécifiquement dédiés à cette formation doivent encore être mis en place.
«Ce master fait partie de notre stratégie»
Étienne Schneider, a rappelé qu’«en 1985, un partenariat public-privé a lancé la Société européenne des satellites, connue aujourd’hui sous le nom d’opérateur satellite mondial SES. Au cours des dernières décennies, d’autres services et entreprises liés à l’espace se sont développés parallèlement à SES, créant ainsi une économie spatiale dynamique. En tant que leader de l’espace commercial, le Luxembourg poursuit une stratégie spatiale unique axée sur la création d’un écosystème attractif pour les entreprises NewSpace. Le Grand-Duché a lancé SpaceResources.lu en 2016 pour établir le pays en tant que centre d’exploration et d’utilisation des ressources spatiales».
Et pour Étienne Schneider, «le master spatial interdisciplinaire fait partie intégrante de cette stratégie tout en développant les compétences spécifiques nécessaires pour initier une industrie spatiale nouvelle et durable au Luxembourg. Il renforce encore le dynamisme du secteur national impulsé par l’initiative SpaceResources.lu et l’attrait de l’espace et de son potentiel. En formant des experts de l’espace qualifiés et axés sur les affaires, le programme de master s’harmonise avec l’objectif du gouvernement luxembourgeois de devenir la plaque tournante européenne des activités NewSpace, en particulier dans le domaine de l’exploration et de l’utilisation des ressources dans l’espace».
Guillaume Chassaing