Invoquer la sécurité nationale pour justifier les taxes douanières américaines imposées aux alliés de Washington est « risible » et « aura des conséquences aux Etats-Unis », ont estimé jeudi le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président français Emmanuel Macron.
À la veille du sommet du G7 au Canada, Emmanuel Macron a averti qu’Européens et Japonais ne sont « pas prêts à renoncer à tout pour avoir cette signature » de Donald Trump sur un communiqué commun. Ce serait « une erreur » de « renoncer à tout pour avoir cette signature » et cela mettrait en danger « la pertinence de ce G7 », a-t-il ajouté. Une semaine après l’imposition par Washington de taxes douanières sur l’acier et l’aluminium vendus par ses plus proches alliés, Justin Trudeau s’est à nouveau insurgé contre les arguments américains.
« Ce sont des propos risibles que le Canada, la France, les Européens … puissent représenter une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis, car nous sommes les meilleurs alliés que les Etats-Unis ont eus depuis longtemps », a plaidé le dirigeant canadien, qui recevait Emmanuel Macron au Parlement fédéral d’Ottawa.
Justin Trudeau a qualifié de “risible” l’argument de Donald Trump invoquant la sécurité nationale pour justifier les nouvelles taxes douanières #AFP pic.twitter.com/LK8rEj3Z1o
— Agence France-Presse (@afpfr) 7 juin 2018
Trump va « faire mal aux États-Unis eux-mêmes »
Le Premier ministre canadien et le président français ont prévenu en chœur jeudi que les taxes douanières du président Donald Trump allaient « faire du mal aux Etats-Unis eux-mêmes ». « Ces actions inacceptables sont en train de faire mal à ses propres citoyens. Ce sont des emplois américains qui vont être perdus », a ajouté Justin Trudeau, tandis que Emmanuel Macron a estimé que les taxes décidées par Donald Trump « sont contre-productives y compris pour son économie » lors d’une conférence de presse commune peu avant le début d’un G7 sous très haute tension.
Le Canada et la France, tout en souhaitant « tenir les Etats-Unis dans le concert des nations », sont prêts à envisager la suite sans Washington, a averti M. Macron. « Le marché des six autres pays du G7 est plus grand que le marché américain », a souligné le président français.
AFP