Encourager la rénovation énergétique des bâtiments, les énergies renouvelables, une économie plus circulaire: 92 grands patrons, LVMH, BNP Paribas, Air France-KLM, veulent « mettre l’environnement au coeur de la relance économique », avec la « justice sociale ».
Ces entreprises, membres de l’association Entreprises pour l’environnement (EPE), estiment dans une tribune publiée par Le Monde qu' »une large part des moyens financiers qui seront prochainement mobilisés pour la relance économique aurait tout intérêt à l’être (…) pour accompagner la transition écologique, avec un souci encore plus affirmé de justice sociale ».
Le gouvernement français a déjà adopté un plan d’urgence de 110 milliards d’euros pour soutenir l’économie française, dont 20 milliards pour des entreprises stratégiques en difficulté. Air France-KLM a obtenu 7 milliards de prêts directs ou bancaires garantis. Renault bénéficie d’un prêt garanti par l’Etat de 5 milliards et la SNCF a fait savoir qu’elle aurait besoin d’aide.
Un plan de relance de l’économie est attendu en septembre ou octobre.
Pour ces grands patrons d’industries (Thales, Airbus, Renault, Michelin), de banques et d’assurance (Axa, Société générale), des transports (SNCF, RATP), du luxe (Kering, Chanel), de l’énergie (EDF), de l’agroalimentaire (Danone), du patronat (Medef) il faut « à court et moyen terme » soutenir « la rénovation énergétique des logements et bâtiments », « le développement de mobilités décarbonées », « l’expansion et le stockage des énergies renouvelables et décarbonées ».
Ils plaident aussi pour « rendre nos outils industriels en Europe plus résilients », avec « le développement d’une économie plus circulaire et celui d’une alimentation plus durable et plus locale », ainsi qu’une aide à la recherche.
Ils soutiennent le Pacte vert européen visant la neutralité carbone d’ici 2050, qui pourrait être remis en cause à la faveur de la crise du Covid-19.
Les experts scientifiques et économiques du Haut conseil pour le climat (HCC) ont plaidé récemment pour que les aides publiques destinées aux secteurs touchés par la crise du Covid-19 soient conditionnées par « des plans précis » en faveur du climat et posé la question d’une relance « coûte que coûte » de l’aviation, secteur très polluants.
Des ONG et des élus ont regretté que l’Etat n’ait pas conditionné son aide à Air France à des engagements écologiques, tandis que d’autres demandent que les entreprises ayant bénéficié du dispositif de chômage partiel financé part des fonds publics ne versent pas de dividendes. Le gouvernement a simplement appelé à la modération.
AFP