Quelques mois après Whiplash, récit initiatique dans le milieu du jazz, le cinéma américain nous offre une plongée dans le monde de l’électro avec We Are Your Friends. Pas aussi intense mais une première réussie pour le réalisateur Max Joseph.
Pas facile, la vie des jeunes dans la vallée de San Fernando, capitale mondiale de l’industrie pornographique. Au nord de Los Angeles, quatre amis tentent de tromper l’ennui, entre drogue et électro. Le monde change, la musique avec lui. Parmi eux, Cole a renoncé à une bourse à l’université pour tenter de percer dans le monde de la nuit. Entourés de trois amis rêveurs, il cherche le morceau parfait, de ceux qui vous assurent une carrière.
À la manière du récent Whiplash, We Are Your Friends parle du passage de témoin entre générations. Mais à la violence extrême du premier, le film de Max Joseph préfère les drogues, douces et dures, qui nimbent le film dans une ambiance festive n’augurant que de tristes gueules de bois. Cole admire James qui le prend sous son aile pour l’aider à composer la piste de ses rêves. Entre eux, une femme, forcément.
Écouteurs et réalité
Si le récit n’échappe pas aux clichés sur la jeunesse, il fait preuve d’une certaine acuité quant à ses dérives. Enfermée dans son monde virtuel, elle oublie que les sons des machines ne surpassent pas toujours ceux des instruments, que les écouteurs coupent de cette réalité qui, finalement, a du bon. Et c’est là que le film fait mouche : il tente de déconstruire la perception du monde de ces jeunes adultes, leurs doutes et leurs idéaux. Il permet aussi de mieux comprendre son désœuvrement.
Zac Efron, de son côté, confirme qu’il n’est définitivement plus le jeune premier qu’il a longtemps incarné. Il prend des risques, certes mesurés, et offre à son personnage de Cole une réalité qui fait beaucoup dans la réussite de ce film estival un peu plus réussi que les autres.
Christophe Chohin
We Are Your Friends, de Max Joseph. Comédie dramatique (1h30), avec Zac Efron, Wes Bentley, Emily Ratajkowski…
Déjà en salles.