Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dans son nouveau film, Irrational Man, Woody Allen met en scène un Joachin Phoenix au sommet face à une Emma Stone pétillante. Mais ce n’est pas vraiment suffisant.
Abe (Joaquin Phoenix), professeur de philosophie dépressif et incapable d’écrire son nouveau livre, décide de tuer arbitrairement, pour enfin commettre un acte existentialiste. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu, Woody Allen oblige.
Un trio amoureux, des discussions philosophiques, une université américaine. Woody Allen avait réuni tous les ingrédients pour nous ravir. D’autant que les deux têtes d’affiche, Joaquin Phoenix et Emma Stone, sont du genre à bien rentrer dans la lumière.
Une fin ratée
Mais Woody tourne trop, ne prend plus le temps de développer ses personnages. Avec un film par an, plus une série en préparation pour l’année prochaine, il oublie ce qui fait sa force : dialogues ciselés et histoire faussement simple. Et signe comédies moyennes après comédies moyennes.
Ici, les dialogues sont bâclés, logorrhées philosophiques sans queue ni tête. Et l’histoire se développe sans réelle consistance, comme si Woody ne s’intéressait pas vraiment à la chose. Dommage car Joaquin Phoenix donne de la consistance à un personnage qui en a peu, et Emma Stone, toujours rafraichissante, ferait presque croire à son rôle d’étudiante idéaliste.
Pour le reste, tout est trop vite fait, trop vite écrit. Et la fin ressemble au bouquet final d’un mauvais film. Dommage car par moment, on sent l’esprit de Woody. Mais pas suffisamment.
Christophe Chohin
