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Vers une interdiction des cabines de bronzage en France ?


La revue « 60 millions de consommateurs » a réclamé l’interdiction des cabines de bronzage, dénonçant le « laxisme coupable » des professionnels du secteur vis-à-vis des risques encourus par leurs utilisateurs dans son numéro de février.

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Depuis 2009, les UV artificiels sont classés comme « cancérogènes certains » par le Centre international de recherche sur la cancer, qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé. (Photos : AFP)

Le principal risque est celui de développer un cancer de la peau dont le mélanome, particulièrement meurtrier. Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), jusqu’à 350 cas de mélanome et 76 décès pourraient être attribués chaque année aux cabines de bronzage et si rien n’est fait, entre 500 et 2 000 décès pourraient encore survenir au cours des 30 prochaines années.

Pour l’enquête réalisée par 60 millions de consommateurs, le magazine de l’Institut national de la consommation (INC), des clientes mystères se sont rendues dans 50 centres de bronzage dans cinq grands villes (Lille, Lyon, Marseille, Paris et Strasbourg). Toutes présentaient des risques élevés, certaines étant enceintes d’au moins cinq mois tandis que les autres avaient des peaux claires ou très claires, avec des taches de rousseur.

Malgré leur risque élevé de mélanome, plus de 80% des femmes à peau claire ont pu accéder à une cabine sans recevoir de mise en garde de la part des salariés des cabines. La moitié des femmes enceintes y a eu également accès, un professionnel conseillant à l’une d’elles de bien espacer les séances « vu son état ». « Nous avons également constaté que 40% des centres visités n’avaient pas d’affiche ou de document de prévention mettant en garde contre les risques » a précisé à l’AFP Victoire N’Sondé, l’auteur de l’enquête.

Cet avertissement écrit, de format A3, est pourtant obligatoire depuis un décret publié en 2013, suivis de deux arrêtés en 2014, renforçant l’encadrement des activités des cabines de bronzage. La nouvelle réglementation prévoit également que les publicités pour les cabines de bronzage mentionnent le risque de cancer cutané, ce qui « n’est pas toujours le cas », note Victoire N’Sondé. Face à ces difficultés, la revue estime que « la seule mesure qui vaille » est « leur interdiction totale ». Interrogé par l’AFP, le Syndicat national des professionnels du bronzage en cabine (SNPBC) s’est refusé à tout commentaire.

Dans un communiqué diffusé après l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, la Société française de dermatologie avait rappelé que l’utilisation d’UV artificiels n’induisait « aucun bénéfice pour la santé du sujet sain ». « Son utilisation devrait sinon être interdite, du moins extrêmement encadrée au regard du coût pour la collectivité » ajoutait-elle. Depuis 2009, les UV artificiels sont classés comme « cancérogènes certains » par le Centre international de recherche sur la cancer (CIRC), qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les cabines de bronzage sont déjà interdites au Brésil et en Australie.

AFP