Une tête en marbre, qui pourrait être celle du gisant de la reine de France Jeanne de Bourbon, épouse de Charles V, a été vendue aux enchères 1,150 million d’euros (frais compris), jeudi à Paris.
Coiffée à la mode de l’époque, la tête répond aux canons de la beauté du temps : lèvres minces, menton rond, paupières inférieures légèrement gonflées, sourire à peine esquissé. (Photo : AFP)
L’enchère a été passée par téléphone et l’identité de l’acquéreur n’a pas été communiquée par la maison Piasa, qui organisait la vente.
Cette tête datant de 1370-1380, qui présente une coiffure en tresses à la mode à cette époque, est « bien conservée malgré de légers accidents au nez et aux lèvres », a indiqué Piasa. Estimée entre 500 000 et un million d’euros, elle est attribuée au sculpteur Jean de Liège, ou à son atelier, qui réalisa nombre de visages féminins de la famille royale. Elle a été « détachée volontairement d’un important gisant » de la basilique Saint-Denis, selon Piasa. Clou de la vente qui était dédiée à des objets et meubles Haute époque (Moyen-Age, Renaissance et XVIIe), elle est issue d’une collection belge.
Même s’il s’agit encore d’une hypothèse, Laurence Fligny, experte en art de cette période, en est convaincue : de nombreux indices convergent pour désigner cette tête détachée d’un gisant à la scie comme celle représentant l’épouse du roi Charles V, morte en couches à 40 ans, en 1378. En 1793, de nombreux gisants de la basilique furent détériorés. Subsiste celui de Charles V le Sage, amputé de son sceptre, mais celui de son épouse a disparu. Lors des journées des 6, 7 et 8 août 1793, le tombeau des deux époux royaux est démantelé par les révolutionnaires. Celui de Charles V le Sage, oeuvre du Flamand André Beauneveu, est sauvé, celui de Jeanne de Bourbon disparaît. Sa trace a ensuite été perdue au travers des siècles.
Coiffée à la mode de l’époque, la tête répond aux canons de la beauté du temps : lèvres minces, menton rond, paupières inférieures légèrement gonflées, sourire à peine esquissé. Et un double menton qui est alors la marque des gens bien nourris.
AFP