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Une start-up française expose «le Nespresso du vin»


(Photo : DR)

C’est un peu «le Nespresso du vin» : une start-up française présente au salon CES de Las Vegas une machine à doses individuelles qui sert un verre de vin aux conditions idéales pour sa dégustation.

«Tant qu’à boire un verre de vin, autant en boire un bon et bien le boire», fait valoir Thibaut Jarrousse, co-fondateur de la startup 10-Vins basée à Nantes, en expliquant le fonctionnement de cette sommelière électronique baptisée «D-Vine».

Elle utilise des flacons de 10 centilitres, l’équivalent d’un verre, qu’on insère dans le haut de la machine. Celle-ci commence par aérer le vin, comme s’il avait passé trois heures en carafe, puis lui fait traverser un module thermique qui le réchauffe ou le refroidit, selon les besoins.

«En une minute, le vin se met à la bonne température et se met à couler dans le verre», explique Thibaut Jarrousse. Les vins disponibles en flacons sont sélectionnés par une oenologue, avec actuellement une trentaine de références françaises, et même quelques grands crus de Bourgogne et du Bordelais.

Une étiquette RFID sur le flacon transmet à la machine les informations sur la manière de le servir, mais permet aussi à l’utilisateur, depuis son téléphone mobile, d’en apprendre davantage sur ce qu’il boit, en accédant à une vidéo du viticulteur ou des commentaires de l’œnologue.

Le développement du système a demandé cinq ans et chaque détail a été pensé, de la vitesse à laquelle le vin coule dans le verre au nettoyage automatique entre deux flacons. Plusieurs brevets ont été déposés.

La société dit avoir vendu les 300 premières machines en France «en quelques semaines», et veut s’attaquer cette année aux États-Unis. Dans la foulée de Las Vegas, ses dirigeants iront valider le marché à New York et San Francisco, et en profiteront pour rendre visite à des vignerons de la région californienne de Napa.

«Quand on va démarrer aux États-Unis, c’est forcément avec des vins américains», commente Thibaut Jarrousse.

Il reconnaît qu’au départ l’entreprise a eu «vraiment peur» de l’accueil du monde du vin. «On a mis trois ans pour être reconnus par la profession en France», mais aujourd’hui «Philippe Faure-Brac, un des meilleurs sommeliers français, a testé la machine et était super content».

L’oenologue qui collabore avec 10-Vins, Béatrice Dominé, dit avoir été séduite par l’originalité du concept. «Le monde du vin est un milieu un peu figé», estime-t-elle, «ça empêche les gens de venir vers le vin».

«L’idée est d’amener la qualité du vin chez les gens de manière très fun», poursuit-elle. «Ils boivent plus intelligent», et peuvent aussi découvrir de nouveaux vins sans avoir à payer le prix d’une bouteille entière. Les flacons individuels sont vendus entre 2 et 16 euros selon leur contenu, mais il faut d’abord investir 499 euros dans la machine.

AFP/M.R.