Une patrouille de dix pigeons équipés de détecteurs a été lâchée, mercredi dans le ciel de Londres, pour surveiller la qualité de l’air de la capitale britannique, a indiqué Romain Lacombe, à l’origine de l’initiative.
Équipés d’un GPS et de capteurs miniatures qui mesurent les niveaux d’ozone, de dioxyde d’azote et de composés organiques volatils (COV), ces oiseaux réunis en « Pigeon air Patrol » ont été lâchés depuis le parc de Primrose Hill, dans le nord de Londres. Les pigeons sont localisables en temps réel sur le site pigeonairpatrol.com, a expliqué Romain Lacombe, le créateur de la start-up française Plume Labs.
Cette entreprise est, avec Pierre Duquesnoy de DigitasLBi, à l’origine du projet. Cette expérimentation vise avant tout à présenter une initiative plus large de Plume Labs dans laquelle 100 Londoniens, équipés d’un petit boitier avec ces mêmes capteurs, vont pouvoir suivre en temps réel, via une application sur leur téléphone portable, la qualité de l’air des lieux où ils se trouvent.
Ces données seront analysées par le Docteur Audrey de Nazelle, une chercheuse française à l’Imperial College de Londres, a précisé Romain Lacombe, dont la start-up a déjà créé l’application « Plume Air Report » qui donne l’état de la pollution dans 300 villes à travers le monde. Les Londoniens qui le souhaitent peuvent devenir l’un de ces volontaires en achetant l’une des 100 places mises en vente dans une campagne de financement participatif pour des sommes allant de 79 à 99 livres (100 à 126 euros).
Mercredi après-midi, plus de 60 places avaient trouvé preneur. Selon une étude du King’s College de 2015, la pollution atmosphérique joue un rôle dans le décès de près de 9 500 Londoniens chaque année. A l’échelle du pays, il s’agit de 40 000 morts chaque année avec un coût pour l’économie britannique de 20 milliards de livres, a rappelé mercredi le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn devant le Parlement.
Il a également dénoncé la « triste vérité » qui veut que 500 000 personnes mourront de cette pollution avant que le Royaume-Uni n’atteigne en 2025 ses obligations légales en matière de qualité de l’air, soit 15 ans après le délai initial prévu par la Commission européenne. Londres enregistre les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) les plus élevés de toutes les capitales européennes et le Royaume-Uni a fait l’objet en 2014 de poursuites de la part de la Commission européenne pour manquement à l’obligation de réduire les niveaux excessifs de NO2.
Le Quotidien/AFP