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Un théâtre grand comme un village ce week-end à Chassepierre


Le festival des Arts de la rue de Chassepierre, en Belgique, revient, ce week-end, pour sa 42e édition avec 56 compagnies internationales et 216 représentations.

Le village de Chassepierre, dans le Luxembourg belge, organise, ce week-end, son 42e festival international des Arts de la rue. Tous les ans, l’avant-dernier week-end du mois d’août, ce petit village de 200 âmes (section de la ville de Florenville, à une toute petite heure du Grand-Duché) renonce à son calme habituel le temps de cette manifestation qui attire quelque 25000 spectateurs autour de la cinquantaine de compagnies professionnelles programmées, pour la première fois cette année, par la nouvelle directrice, Charlotte Charles-Heep.

Alain Schmitz, organisateur historique du festival de Chassepierre – en plus de la Nuit des Merveilles de Bettembourg – a passé le témoin. Après 40 ans à s’occuper de la programmation de ce qui est devenu, année après année, le deuxième plus grand festival de Wallonie après les Francofolies de Spa, il laisse son bébé à Charlotte Charles-Heep, qui l’accompagnait depuis cinq ans dans cette aventure.

Un changement «sans révolution» , «sans coupure franche» , mais, au contraire, «dans la continuité» , assure la nouvelle directrice. Après tout, « cela fait 40 ans que la manifestation est comme ça et qu’elle fonctionne ».

« Il me semble important de garder à Chassepierre l’esprit du festival tel qu’on le connaît, c’est-à-dire un festival au caractère rural, un contact privilégié avec les habitants du village et l’importance de l’intégration des spectacles dans les espaces naturels du lieu », ajoute la jeune Française de 26 ans.

«Quelques petits ajustements»

Et elle poursuit : « Évidemment, nous n’avons pas le même regard ou la même sensibilité sur les propositions artistiques, il me semble donc normal qu’il y ait quelques nouveautés. Par exemple, pour la préouverture de cette année, le vendredi soir, on ouvrira avec un spectacle de cirque d’une association arlonaise qui va donner plus de vie à cette soirée qui sert habituellement à l’inauguration de nos expositions. Il y aura aussi quelques petits ajustements, des espaces repensés, et puis, une sensibilité pour la danse qu’il n’y avait peut-être pas auparavant. »

Malgré l'affluence, l'ambiance reste clairement bucolique au festival de Chassepierre.

Malgré l’affluence, l’ambiance reste clairement bucolique au festival de Chassepierre.

Ce premier parcours artistique au sein du village signé Charlotte Charles-Heep aura pour thème «Rêves d’été… rouages d’antan». Un fil rouge apparu au fur et à mesure que les responsables parcouraient les festivals à la recherche de spectacles à proposer à Chassepierre. « Beaucoup de compagnies ont mis le vintage à l’honneur. Que ce soit dans la musique, dans les moyens de diffusion utilisés, dans les costumes, dans les thèmes abordés… », souligne la directrice artistique. Elle précise néanmoins que la plupart de ces spectacles sont aussi très innovants, avec même une grande importance donnée au numérique.

En tout, 56 compagnies et 200 artistes seront au programme du week-end. « On pense notre programmation pour notre public, qui est un public large, international, familial… On essaye aussi d’avoir un panel qui s’adresse à tous les types de spectateurs. Et puis, on tient à avoir une programmation qui montre la profusion des styles qui existe en arts de la rue. » Il sera question de cirque, danse, arts plastiques, théâtre, musique, marionnettes… Beaucoup de Belges, d’Allemands, d’Espagnols, mais aussi des Britanniques ou encore un Japonais. Cette année encore, pas de Luxembourgeois à l’affiche.

Les Néerlandais du cirque du Platzak réunissent cirque traditionnel et contemporain autour de musiques klezmer.

Les Néerlandais du cirque du Platzak réunissent cirque traditionnel et contemporain autour de musiques klezmer.

Deux cent seize représentations seront données demain et dimanche sur les 17 lieux du festival dispersés dans le village. Une localité par ailleurs entièrement fermée à toute circulation automobile et dont l’accès est payant. Cette réalité différencie Chassepierre de nombreux festival d’arts de la rue, comme notre Streeta(rt)nimation où le public peut venir et repartir à son aise, entre deux emplettes s’il le désire. Ici, les spectateurs ont fait le choix délibéré de venir admirer ces funambules, jongleurs, clowns, comédiens, conteurs… Des artistes qui les plongeront dans des atmosphères de jadis, que ce soit sur la terre ferme ou dans les airs.

Sur terre comme dans les airs

Pierre angulaire de la manifestation – qui a d’ailleurs fini de faire pencher la balance vers le thème «Rêves d’été… rouages d’antan» – le spectacle du cirque Rouages animera la soirée de demain. Dans ce show aérien, deux grandes roues installées à distance sont reliées par un seul et unique câble, ressemblant à un fil sans fin, sur lequel évoluent les funambules de la troupe pour un spectacle empli de poésie, sur les souvenirs d’un vieil homme en exil.

La compagnie Mirador, Détournement d’Elles, Circ Panic ou encore Hydragon animeront également les airs. Mais la jonglerie ne sera pas en reste avec, entre autres, le maître japonais du yoyo, Naoto, ou le spécialiste français du bilboquet, Ezel le Floc’h. Les enfants, eux, seront tout particulièrement choyés par Tombs Creatius et ses jeux et machines en bois de récupération, par la Chose Publique ou encore la compagnie Roue Libre.

Bref, malgré l’ouverture de la Schueberfouer, voilà cinquante-six très bonnes raisons de se rendre à Chassepierre ce week-end.

Pablo Chimienti

www.chassepierre.be

Un commentaire

  1. Jacques de Virton

    Je suis fâché et surpris du prix de l entrée.
    On vient passer une après midi ce dimanche a 4 personnes x 28 Euros, honteux !
    Cela ne mérite pas ce prix sans compter le pris du parking.
    Nous avons dépensé 100 euros de boissons et 118 euros entré et parking pour y boire 3 tournée !!
    Passez votre chemin !!