Le Petit Futé a présenté mardi le premier guide touristique en français dédié à la Corée du Nord, qu’il décrit comme la « survivance d’un État communiste totalitaire », et où quelque 400 touristes hexagonaux seulement se rendent chaque année.
« Le guide n’a pas été conçu pour faire l’apologie du régime actuel, pas pour porter un jugement, mais pour montrer l’intérêt touristique réel du pays », a souligné le cofondateur des guides Jean-Paul Labourdette en présentant lors d’un point presse l’ouvrage de 190 pages tiré à 4000 exemplaires. Il estime qu' »il n’y a aucun problème de sécurité », alors que la France « déconseille sauf raison impérative » à ses ressortissants de se rendre en Corée du Nord, et le cas échéant de « faire preuve de la plus grande prudence et de la plus grande vigilance ».
Le ministère français des Affaires étrangères met en avant « le caractère répressif du régime nord-coréen, le non-respect des droits et des libertés des individus, la poursuite de tirs balistiques et d’essais nucléaires et l’attitude de provocation vis-à-vis de la communauté internationale ».
«On n’a pas attendu que Donald et Kim fassent ami-ami»
Si le visa de tourisme est facile à obtenir, Le Petit Futé admet que les conditions de visite sont « très contraignantes » : passage obligé par une agence agréée, hôtels et restaurants imposés et impossibilité de « partir en vadrouille ». Certains impairs peuvent aussi coûter cher, admet Le Petit Futé : « Les sanctions peuvent être lourdes (…) comme ce fut le cas pour l’étudiant américain Otto Warmbier ». Condamné à 15 ans de travaux forcés pour avoir volé une affiche de propagande lors de son séjour, ce dernier est décédé en juin 2017 après avoir été rapatrié dans le coma – en raison de tortures, selon la justice américaine – au terme de 18 mois en Corée du Nord.
D’où une conduite prudente conseillée aux voyageurs, comme « ne pas prendre de photo des aéroports, routes, ponts, gares » ou « ne pas jeter à la poubelle ou ne ne pas plier un journal où figure une représentation » des dirigeants actuels ou passés, mais « le rouler ».
« Ce projet de guide a été lancé il y a quatre ans, on n’a pas attendu que Donald (Trump) et Kim (Jong Un) fassent ami-ami et que le pays soit sous le feu des projecteurs. Mais il a fallu pas mal de temps pour trouver des auteurs francophones adéquats », indique Jean-Paul Labourdette. La maison d’édition, rappelle-t-il, a l’ambition « un peu folle » de publier un guide sur tous les pays du monde : soit 204 contre 175 aujourd’hui. « Il nous manque encore l’Irak, l’Arabie saoudite ou le Liberia. »
AFP