Les films « Marguerite » de Xavier Giannoli, « Trois souvenirs de ma jeunesse » d’Arnaud Desplechin et « Dheepan » de Jacques Audiard, suivis par « Mustang » de Deniz Gamze Ergüven ou « Fatima » de Philippe Faucon, figurent parmi les favoris des César, qui seront remis le 26 février.
Avec onze nominations chacun, dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur, Marguerite, portrait cocasse d’une diva à la voix de casserole dans les années 1920, et le récit initiatique Trois souvenirs de ma jeunesse sont le plus souvent sélectionnés. Ils devancent Dheepan de Jacques Audiard, Palme d’or au dernier festival de Cannes, sur le difficile parcours en France de réfugiés sri-lankais, en lice dans neuf catégories.
Mustang, premier long métrage de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven, ode fougueuse à la liberté et récit de l’émancipation de cinq sœurs adolescentes en Turquie, qui représente aussi la France à l’Oscar du meilleur film étranger, rafle de son côté huit nominations, dont celle du meilleur film et de la meilleure réalisation. Autres films réalisés par des femmes, Mon roi de Maïwenn, récit au scalpel d’une passion destructrice, et La Tête haute d’Emmanuelle Bercot, histoire d’un jeune délinquant, récoltent respectivement huit et sept nominations.
Fatima de Philippe Faucon, émouvant portrait d’une femme de ménage immigrée, déjà couronné par le Prix Louis-Delluc, est quant à lui nommé quatre fois, notamment dans la catégorie meilleur film. La Loi du marché de Stéphane Brizé, film âpre sur le monde du travail, l’est trois fois, y compris dans la catégorie reine.
Divers par leur style ou leur thème – même si plusieurs films traitent de sujets sociaux (La Tête haute, La Loi du marché) ou en prise avec le monde (Mustang, Dheepan) –, les César reflètent aussi une certaine parité, avec trois femmes et quatre hommes dans les catégories meilleur film et meilleure réalisation. Ils donnent également une place à la diversité culturelle, en pleine polémique sur les Oscars accusés d’être «trop blancs».
Dans la catégorie meilleur acteur, le tamoul Antonythasan Jesuthasan, acteur de Dheepan, disputera le titre au monstre sacré du cinéma français Gérard Depardieu (Valley of Love), déjà récompensé dans cette catégorie pour Le Dernier Métro et Cyrano de Bergerac. Vincent Lindon en chômeur humilié pour La Loi du marché, Fabrice Luchini en magistrat bourru pour L’Hermine, Jean-Pierre Bacri en dépressif pour La Vie très privée de monsieur Sim, Vincent Cassel en séducteur pour Mon roi et François Damiens en père déterminé à retrouver sa fille dans Les Cowboys s’affronteront aussi.
Chez les femmes, l’actrice principale de Fatima, Soria Zeroual, née en 1970 en Algérie et femme de ménage dans la vie, figure parmi les nommées, aux côtés de l’actrice marocaine Loubna Abidar pour Much Loved, film sur la prostitution interdit au Maroc. Elles affronteront Catherine Frot (Marguerite), Isabelle Huppert (Valley of Love), qui tentera de décrocher pour la deuxième fois le titre, et Catherine Deneuve (La Tête haute), en lice pour une troisième statuette après celles du Dernier métro et d’Indochine. Emmanuelle Bercot dans Mon roi et Cécile de France dans La Belle Saison sont aussi dans la course.
L’Enquête et Le Tout nouveau testament en course
Le petit monde du cinéma grand-ducal était encore à la fête, mercredi, à l’annonce des nommés pour les César 2016. Deux coproductions luxembourgeoises sont en effet en lice pour une statuette. L’Enquête (Samsa Film), qui retrace l’affaire Clearstream, est nommée pour le César de la Meilleure Adaptation (Vincent Garenq et Stéphane Cabel).
En face, il faudra aussi compter sur l’Affaire SK1 (David Oelhoffen et Frédéric Tellier), Asphalte (Samuel Benchetrit), Fatima (Philippe Faucon) et Journal d’une femme de chambre (Hélène Zimmer et Benoît Jacquot)
Le Tout nouveau testament (Juliette Film) de Jaco van Dormael, est candidat au prix du meilleur film étranger.
La concurrence sera rude aux côtés de Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu, Le Fils de Saul de Laszlo Nemes, Je suis mort mais j’ai des amis de Guillaume et Stéphane Malandrin, Mia madre de Nanni Moretti et Taxi Téhéran de Jafar Panahi