Un autoportrait de Frida Kahlo est exposé pour la première fois depuis un quart de siècle dans un musée de Buenos Aires, dont le fondateur l’a acquis.
L’autoportrait emblématique Diego y yo, réalisé par Frida Kahlo en 1949, avait été acquis en novembre à New York pour la collection Eduardo F. Costantini, du nom du chef d’entreprise et collectionneur argentin, fondateur du musée d’Arts latino- américain (Malba) de Buenos Aires. Depuis vendredi, il est la principale attraction de l’exposition «Tercer ojo» («Troisième œil»), où Eduardo Costantini présentera sa collection privée, riche de plus de 240 œuvres, dont bon nombre n’avaient pas été exposées en public depuis près de trois décennies. C’est le cas de l’autoportrait de Frida Kahlo, qui avait été exposé pour la dernière fois en 1998, a souligné le collectionneur.
Diego y yo, une huile sur isorel, présente le regard intense caractéristique des autoportraits de l’artiste mexicaine. Sur son front apparaît le visage de son époux, le peintre Diego Rivera, au-dessus des yeux noirs de Kahlo d’où coulent quelques larmes. Rivera s’était à l’époque rapproché d’une célèbre actrice mexicaine, source du mal-être que Kahlo exprime dans le tableau.
« Une artiste unique »
«Pour moi, Frida est une artiste unique. Elle a une vie dramatique qu’elle raconte sans honte, de manière spontanée et ouverte. Je crois que c’est précisément ce que les gens aiment chez elle», a dit Eduardo Costantini de cette icône du féminisme, décédée en 1954, à 47 ans.
En s’adjugeant pour 34,9 millions de dollars chez Sotheby’s, l’autoportrait, auparavant aux mains d’un collectionneur, était devenu de loin le tableau latino-américain le plus cher de l’histoire, surpassant le record de… Diego Rivera, pour un tableau (Los Rivales, 1931) vendu 9,76 millions de dollars aux enchères en 2018.