Accueil | Culture | Un cimetière d’épaves antiques au large de la Grèce

Un cimetière d’épaves antiques au large de la Grèce


illustration AFP

Les vestiges de 22 bateaux, certains vieux de plus de 2 500 ans, ont été découverts dans le sud-est de la mer Égée, formant le plus important cimetière d’épaves antiques localisé jusque là en Grèce.

La trouvaille a été faite fin septembre dans l’archipel de Fournoi par un groupe d’archéologues sous-marins grecs et américains, mis sur la piste par des sources historiques mais aussi des informations des pêcheurs locaux.

« Nous savions que nous allions trouver quelque chose, mais nous ne nous attendions pas à une telle concentration d’épaves », a souligné Georges Koutsouflakis, de l’Éphore grecque d’archéologie sous-marine. Selon le spécialiste, « cela atteste que la zone, offrant beaucoup d’abris aux marins, était depuis l’antiquité une étape importante du commerce » maritime, à la rencontre des routes courant vers Chypre et l’Égypte le long des côtes d’Asie mineure (ouest de la Turquie) et reliant sur l’axe est-ouest la Mer Noire à la Méditerranée.

Plus de la moitié des épaves découvertes, dont seules les cargaisons d’amphores ont subsisté, datent de la fin de l’empire romain (300 à 600 ans de notre ère) et les plus récentes remontent au 16ème siècle. Les navires antiques remontent de la période archaïque (700 à 480 ans av. J.-C.) à l’ère hellénistique courant jusqu’au 1er siècle av. J.-C. Cette découverte, dans un archipel situé entre les îles de Samos et d’Ikaria qui n’abritait ni cités ni ports importants, « témoigne aussi des périls de la navigation en Égée orientale », selon l’archéologue américain Peter Campbell.

Si le vin et l’huile constituaient le plus gros des cargaisons, les archéologues ont aussi découvert des amphores ayant transporté des écrevisses en saumure, importées par Rome de la Mer Noire.

Au fil des années, toutes ces épaves ont fait l’objet de pillages et l’équipe, qui entend poursuivre ses recherches dans la zone ces prochaines années, va tenter de la faire déclarer zone protégée pour éviter de nouvelles dégradations.

AFP/A.P