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Un an après, le Bataclan va « revivre » avec Sting en réouverture


La façade rénovée du Bataclan, le 27 octobre 2016 à Paris. (Photo : AFP)

Presque un an jour pour jour après l’attentat qui a fait 90 morts dans la salle le 13 novembre 2015, le Bataclan va «revivre» le 12 novembre avec Sting, premier artiste à rejouer dans une salle qui restera en revanche fermée le jour anniversaire du drame.

Nous devons «commémorer et honorer ceux qui ont perdu la vie dans l’attaque de l’année dernière, et célébrer la musique et la vie que représente cette salle de spectacle mythique», a écrit l’ex-leader de The Police sur son site internet. Le chanteur britannique, qui s’est produit à ses débuts au Bataclan, a promis «de respecter la mémoire de ceux qui sont morts». La recette du concert sera versée aux associations Life For Paris et 13 Novembre: Fraternité et Verité.

Sting, qui sort un nouvel album le 11 novembre, sera le premier à se produire dans un Bataclan fermé depuis un an et rénové à l’identique. «C’est une très bonne nouvelle d’avoir un artiste comme Sting pour montrer au monde que le Bataclan avance et vit», a déclaré Jérôme Langlet, patron de la branche Lagardere Unlimited Live Entertainment et président de la salle, lors d’une conférence de presse.

«Il y a un vrai désir» de la part de Sting, a souligné Jules Frutos, le codirigeant du Bataclan, au micro de RTL. Il ne recevra pas de cachet pour sa prestation. Les billets seront mis en vente à partir de mardi à 10h00 sur le site de la salle. Côté sécurité, «on fera tout le nécessaire pour ce concert mais aussi pour les autres à venir, comme le font toutes les salles», a souligné M. Frutos, évoquant la mise en place de systèmes de vidéosurveillance.

Au lendemain de ce concert de réouverture, jour anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, une plaque commémorative sera apposée devant la salle de concert de l’est parisien, a-t-on appris auprès de la mairie de Paris. Des victimes et survivants de l’attaque, dont des membres du groupe Eagles of Death Metal qui jouait sur la scène le soir de la tuerie, devraient assister à la cérémonie.

«Ce sera un moment de recueillement, (au Bataclan) nous ne ferons rien. Chacun se recueillera comme il le souhaite», a confié M. Langlet, très ému.

Toit et plancher refaits

Jusqu’ici, la salle de concert avait annoncé sa première soirée pour le 16 novembre avec un concert –déjà complet– de l’enfant terrible du rock britannique, Pete Doherty. Plus d’une vingtaine de concerts sont annoncés jusqu’au printemps, dont Marianne Faithfull, Youssou Ndour, le groupe Tinariwen, Yael Naim ou FFF. «La musique peut panser les plaies, c’est pour cela que chanter au Bataclan est une bonne chose», disait récemment Marianne Faithfull.

D’autres artistes ont en revanche décliné la proposition, comme Francis Cabrel. «Je m’en excuse mais c’est au-delà de mes forces», a affirmé le chanteur français dans une récente interview au Parisien. Le 13 novembre 2015, 90 spectateurs avaient été tués par trois jihadistes pendant une interminable prise d’otages tandis que deux autres commandos semaient la mort ailleurs dans Paris et aux abords du Stade de France. Au total 130 personnes avaient été tuées dans les attentats les plus meurtriers jamais commis en France.

Le groupe américain Eagles of Death Metal a fait son retour le 16 février à Paris, sur la scène de l’Olympia, lors d’un concert placé sous haute sécurité et chargé d’émotion, devant un public composé en partie de rescapés de l’attaque. Le groupe américain, qui avait émis le souhait d’être le premier à rejouer au Bataclan, a depuis été déprogrammé de plusieurs festivals estivaux en France, après des propos controversés de son chanteur, Jesse Hughes, sur la soirée de l’attentat et sur les musulmans.

Le Bataclan a été l’objet d’importantes rénovations. «Du toit au plancher, des peintures au carrelage, tout a été refait à l’identique», a dit M. Langlet. La salle de concert, d’une capacité de 1 500 places, a déjà ouvert ses portes en toute discrétion pour accueillir des rescapés qui avaient besoin de revenir sur les lieux du drame.

Le Quotidien/afp