Les poissons panés contiennent trop d’additifs, d’arômes et de sucres ajoutés, tandis que l’information sur l’étiquetage reste encore incomplète et la quantité de poisson parfois insuffisante, a dénoncé jeudi l’association française de consommateurs CLCV.
La CLCV a analysé 42 produits panés à base de poisson (panés classiques, panés façon meunière, croquettes, nuggets, fish and chips) provenant de marques de distributeurs et de marques nationales, aussi bien en rayon frais que surgelé. « Nous avons notamment observé des différences de quantité de poisson entre les produits, une qualité nutritionnelle inégale ainsi que la présence de trop nombreux additifs et arômes », a résumé l’association de consommateurs.
Ainsi, 52% des produits de l’échantillon contiennent des additifs comme des amidons modifiés (maïs, blé, etc.), des régulateurs d’acidité, des conservateurs ou encore des antioxydants. Un produit avec des additifs en contient en moyenne 3,7, un chiffre qui « interpelle », souligne l’étude, ajoutant que « dans la liste d’additifs, il y a systématiquement des agents texturants ». Aussi, 38% des produits sont composés de sucres ajoutés (sucre, dextrose, maltodextrine), tandis que 21% des poissons panés qui font l’objet de l’étude contiennent des arômes. « Ce sont surtout les produits qui mettent en avant le côté aromatique du plat: les filets façon meunière, les croquettes aux fines herbes », relève l’étude.
« Très peu de poisson » dans les produits
Concernant l’étiquetage, la CLCV regrette une information « rare » quand il s’agit de connaître l’origine du poisson et la méthode de pêche utilisée. Selon l’étude, « l’origine géographique du poisson est inconnue dans deux tiers des produits étudiés et près de 90% des panés n’indiquent pas la méthode de pêche ». L’origine peut être une donnée importante pour le consommateur car certains poissons peuvent être victimes de surpêche dans certaines régions du monde et donc être en danger de disparaitre, est-il précisé.
La CLCV a également observé que des produits proposés aux consommateurs contenaient en réalité « très peu de poisson ». Le pourcentage de poisson variait dans l’ensemble de l’échantillon de 35% à 80% de la recette avec en moyenne 63,2% de poisson dans la recette mise en œuvre dans le produit. C’est mieux qu’il y a deux ans, note toutefois l’étude. Dans une enquête publiée en 2016 sur les plats cuisinés à base de poisson, toujours réalisée par l’association, ce chiffre s’élevait à 56,6%.
En revanche, les produits pour enfants contiennent « en moyenne moins de poisson » (59%) que ceux qui ne sont pas ciblés pour cette catégorie de consommateurs (65%).
LQ/AFP