L’annonce de la découverte d’un train d’or nazi – loin d’être confirmée, mais prise au sérieux par les autorités – a provoqué l’effervescence chez les chasseurs de trésors polonais. Mais le mystérieux convoi, s’il existe, pourrait être miné.
Ils courent, ils courent après le trésor. Depuis l’annonce de la trouvaille d’un train nazi chargé de métaux précieux et objets de valeur, caché quelque part dans la ville polonaise de Walbrzych en Basse-Silésie, c’est la ruée vers l’or. Nombreux sont ceux qui affluent de toute part pour mettre la main sur le magot et d’aucuns, chasseurs à leurs heures perdues, pensent même que le butin pourrait être caché dans les souterrains du château de Ksiaz, situé sur le territoire communal de Walbrzych. Une quête risquée, préviennent toutefois les autorités.
«A la suite de la publication d’informations sur la découverte d’un train d’or dans la région de Walbrzych, on observe une activité accrue des chasseurs de trésors. J’appelle à cesser toutes les recherches jusqu’à l’aboutissement de la procédure officielle visant à sécuriser cette trouvaille», a enjoint le conservateur général des monuments, Piotr Zuchowski, dans un communiqué du ministère de la Culture et du Patrimoine.
«Dans le train caché, dont je suis convaincu qu’il existe, peuvent se trouver des matières dangereuses du temps de la Seconde guerre mondiale. Il est très probable que le train soit miné», a insisté le conservateur. Il ne cite cependant aucune preuve matérielle de l’existence de ce convoi légendaire qui aurait quitté Wroclaw (ex Breslau) dans les derniers jours de la Seconde guerre mondiale, avant de disparaître mystérieusement près de la ville de Walbrzych.
Selon Joanna Lamparska, auteure d’ouvrages sur les énigmes historiques de la Basse-Silésie et très au fait des recherches, les deux hommes se targuant de la trouvaille n’ont pas précisé la longueur supposée du convoi dans leur déclaration. Toutefois, admet la spécialiste, le duo a bien affirmé qu’il s’agissait d’un train blindé transportant des canons automoteurs et que son chargement comprenait «des métaux précieux, des objets de valeur et des matériels industriels».
AFP/A.P
Les récits sur deux trains spéciaux nazis, disparus au printemps 1945, travaillent depuis des années l’imagination de nombreux chasseurs de trésors. Ils s’appuient sur l’existence d’importantes constructions souterraines allemandes, y compris celles autour de l’immense château de Ksiaz (Fürstenstein), proche de Walbrzych.
Les nazis y avaient mené d’importants travaux pour y installer un des Q.G. d’Hitler, creusant des tunnels, un puits d’ascenseur de 50 mètres et des abris souterrains, dont une partie seulement est aujourd’hui accessible au public. La partie la plus profonde abrite des sismographes du Centre de recherches spatiales de l’Académie polonaise des sciences.
Certains témoignages ont fait croire à l’existence d’une bretelle ferroviaire souterraine d’environ deux kilomètres, dont l’entrée aurait été démontée, voire dynamitée, au moment de la capitulation de l’Allemagne nazie.
Mais la réalité de cette réalisation, techniquement possible, n’a jamais trouvé de confirmation valide.