Le géant automobile japonais Toyota a annoncé lundi la commercialisation en 2017 au Japon de Kirobo Mini, la version miniature du robot astronaute éponyme.
Son aîné Kirobo (34 cm), conçu par un consortium mené par le roboticien Tomotaka Takahashi, avait passé 18 mois dans l’espace, d’août 2013 à février 2015, à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Retour sur la terre ferme avec Kirobo Mini, exposé à partir de mardi au salon de l’électronique Ceatec en banlieue de Tokyo. Ce semi-androïde tient dans la paume de la main pour accompagner son maître où qu’il aille.
Ses mensurations – 10 centimètres assis, 183 grammes -, son look inspiré d’Astro Boy, son attitude «kawaii» (mignon) quand il cligne des yeux et dodeline de la tête, tout est fait pour inspirer la confiance de l’utilisateur qui pourra se l’offrir pour le prix de 39 800 yens hors taxes (350 euros au cours actuel). «Kirobo Mini ne sait pas faire grand-chose, mais il deviendra plus intelligent à vos côtés», explique Fuminari Kataoka, en charge du projet.
Censé pouvoir converser, il réagit à la voix de son interlocuteur. Relié à la voiture, il peut aussi s’avérer un copilote avisé, conseillant par exemple de prendre une pause après un long trajet. Ce petit personnage animé utilise le smartphone de son propriétaire comme passerelle sans fil pour se connecter via internet à différents serveurs. Toyota, qui nourrit de grandes ambitions dans la robotique dans l’optique notamment du développement de la conduite autonome, a déjà conçu plusieurs automates, non seulement des modèles industriels mais aussi des humanoïdes (violoniste, trompettiste, danseurs…).
C’est la première fois cependant qu’il commercialise un robot. Dans l’inconnu, le groupe a refusé de donner des objectifs chiffrés de ventes pour ce compagnon de poche. Kirobo Mini ira-t-il à l’étranger ? «Au Japon chaque chose a une âme, c’est un concept unique. Dans quelle mesure cela peut être compris ailleurs? Nous devons y réfléchir.», avance, prudent, M. Kataoka. Les Japonais ne trouvent pas incongru de parler directement à un robot et s’y attachent facilement. «Nous répondons aux problèmes croissants d’une société dans laquelle les gens n’ont plus personne à qui parler», souligne Moritaka Yoshida, un responsable du constructeur qui espère utiliser les retours d’expérience au profit des automobilistes.
Toyota n’est pas le seul sur ce créneau. Outre l’incontournable et volubile Pepper (semi-androïde initialement conçu par la société française Aldebaran avant qu’elle ne soit rachetée par le groupe japonais SoftBank), il y a Ohanas, robot parleur lancé mi-2015 par NTT Docomo, ou encore RoboHon, robot-téléphone développé par Sharp. Sony revient aussi dans la course dix ans après l’abandon du chien-robot Aibo.
Le Quotidien/afp