La septième édition des Lëtzebuerger Filmpraïs se déroulera le samedi 5 mars au Grand Théâtre de Luxembourg. Tour d’horizon sur ces récompenses du 7e art grand-ducal.
Tous les deux ans, la grande famille du cinéma luxembourgeois se donne rendez-vous à sa soirée de remise des Lëtzebuerger Filmpraïs. Voilà tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Filmpräis sans jamais oser le demander!
Qu’est-ce que c’est?
Les Lëtzebuerger Filmpräis, sont, toute proportion gardée, les équivalents nationaux des Oscars américains ou des César français. Autrement dit, les trophées qui récompensent le meilleur du cinéma grand-ducal.
Nés en 2003 et remis tous les deux ans – le nombre toujours réduit de productions et coproductions cinématographique au Luxembourg ne permet pas d’organiser une telle manifestation de manière annuelle –, ils ont été mis en place par le Fond national de soutien à la production audiovisuelle dans le but de proposer une soirée de gala pour l’encore jeune milieu du cinéma luxembourgeois, et surtout pour promouvoir la création grand-ducale.
La cinquième édition des Filmpräis, initialement prévue en 2011, a été repoussée en 2012 pour accrocher cette cérémonie avec le tout jeune festival du Film de Luxembourg.
Qui vote?
Jusqu’en 2012, c’était un jury composé de sept professionnels et officiels qui décidait du palmarès. Le choix a été ouvert à tous les professionnels du secteur depuis l’édition 2014, à la suite de la création de la Filmakademie.
Cette année, ce sont donc 430 professionnels qui ont eu voix au chapitre. Il y a deux ans, chaque membre de l’académie avait reçu un beau coffret avec les DVD de tous les films en lice. Cette année, les organisateurs ont opté pour la dématérialisation et une plateforme VOD.
Pour quoi on vote?
Les catégories des Filmpräis ont pas mal changé depuis les débuts en 2003. Si les prix du meilleur film luxembourgeois, de la meilleure coproduction luxembourgeoise, de la meilleure contribution artistique et de la meilleure contribution technique restent la colonne vertébrale des prix nationaux depuis leurs débuts, le prix du public, prix du jeune espoir ou encore le prix du meilleur film européen ont disparu.
L’ancien prix du meilleur court métrage a donné naissance à deux prix : meilleur court métrage de fiction et meilleur court métrage d’animation. L’animation qui a également vu la création d’un prix pour le meilleur long métrage en coproduction.
Le documentaire a également sa statuette depuis 2007. Cette année, ce sont donc huit trophées qui seront distribués : meilleur long métrage luxembourgeois de fiction ou d’animation, meilleure fiction en coproduction, meilleure animation en coproduction, meilleur court-métrage de fiction, meilleur court métrage d’animation, meilleur documentaire, meilleure contribution artistique et meilleure contribution technique. À noter que, pour la première fois, les organisateurs ont dû procéder à une présélection. Ainsi, des 60 techniciens et 80 artistes éligibles, seulement 30 sont nommés dans l’une des deux catégories.
Il est en de même pour les courts métrages de fiction où ils seront seulement neuf finalistes sur une vingtaine tournés ces deux dernières années.
Pour le reste sont en lice : quatre longs métrages luxembourgeois, neuf documentaires, 16 coproductions, trois longs et trois courts métrages d’animation. Les votes sont toujours ouverts. Jeudi à midi, par contre, les jeux seront faits.
Le palmarès?
En six éditions, certains ont déjà fait la différence, tout en haut dans la liste des multirécipiendaires des Filmpräis. Ainsi Beryl Koltz (court métrage en 2005 pour Starfly , meilleure contribution artistique en 2009 pour Diddeleng – 100 Joër, 100 Gesiichter, puis meilleur film luxembourgeois en 2012 avec Hot Hot Hot ) et Andy Bausch (meilleur long métrage en 2003 avec L’Homme au cigare puis 2009 avec un doublé : meilleur documentaire pour Entrée d’artistes et prix du public pour InTHIERRYview ) trônent tout en haut avec trois statuettes chacun.
Ils sont suivis par huit professionnels lauréats de deux trophées : le binôme d’animateurs Stéphane Aubier et Vincent Patar, le réalisateur Claude Lahr, le réalisateur Dan Wiroth, la décoratrice Christina Schaffer, le documentariste Jean-Louis Schuller, le réalisateur Christophe Wagner et le réalisateur Pol Cruchten.
À noter que Pol Cruchten, Christophe Wagner, Andy Bausch, Beryl Koltz, Jean-Louis Schuller et Christina Schaffer sont une nouvelle fois en lice pour une statuette cette année.
Mais c’est la compositeur André Dziezuk, qui a déjà remporté le Filmpräis de la meilleure contribution artistique en 2012, qui compte le plus de nominations pour cette septième édition : quatre pour l’exactitude, pour la musique de Eng nei Zäit , de Secrets of War , de Black Harvest et de Colonia .
La soirée?
Après les Rotondes, l’ancienne brasserie Mousel, la Rockhal, Luxexpo, le Casino 2000 et le Goodbye Monopol2, c’est donc le Grand Théâtre de Luxembourg qui va accueillir la cérémonie de remise des Lëtzebuerger Filmpräis. Un choix qui remet en cause le déroulement traditionnel de cette soirée.
Exit donc les grandes tablées où les convives se sustentent et se désaltèrent entre chaque animation sur scène, entre chaque remise de prix. Désormais la soirée sera un peu plus à l’image de ce qui se fait ailleurs, avec une cérémonie d’à peu près une heure et demie, où tous les trophées seront remis les uns après les autres, uniquement entrecoupés par de petites animations.
Maîtres de cérémonie de cette septième édition : Eugénie Anselin et Claude Frisoni.
Et le grand public?
La cérémonie des Filmpräis est réservée aux membres de la Filmakademie, autrement dit aux professionnels, et à quelques officiels et VIP. L’idée de mettre quelques tickets à disposition pour le grand public est restée, pour l’heure, dans les cartons. Aucune diffusion en direct de la soirée, à la télé ou sur internet n’est prévue. Le grand public devra donc passer par les médias pour avoir un retour sur cette remise de prix.
Pablo Chimienti