Le Grand-Duché accueille jusqu’au 2 juin le tournage de « Mille et une vies », du réalisateur kurde Yilmaz Arslan, coproduit par Tarantula (Luxembourg et Belgique) et Maxma Film (Allemagne). L’histoire d’un jeune turc pas vraiment gâté par la vie, qui va pourtant tout faire pour surmonter les difficultés.
Le tournage du quatrième long-métrage d’Yilmaz Arslan a commencé le 4 mai. Après un mois au Grand-Duché, il se poursuivra en Allemagne.
Mille et une vies raconte le périple d’Oktay qui, après douze ans passés dans son pays natal en Turquie élevé par sa grand-mère, part retrouver ses parents installés en Allemagne. Le déracinement d’abord, dans une Europe des années 80 et un pays encore coupé en deux, très loin de l’identité culturelle et sociale qui l’ont construit. Des retrouvailles familiales pleines d’espoir et de promesses, ensuite. Et puis la maladie qui frappe le jeune garçon, le regard biaisé des uns et l’incapacité des autres à le regarder en face. C’est un combat pour sa survie qu’il va alors mener, car « Oktay est têtu, il aime la vie et il est encore là aujourd’hui pour la partager avec nous », dit le synopsis.
La citation n’a rien d’anodine et fait écho au propre vécu du réalisateur. Yilmaz Arslan, né en Turquie en 1968, arrive à l’âge de 7 ans en Allemagne où il intègre un internat pour enfants handicapés à la suite d’une attaque de poliomyélite. Devenu cinéaste, il écrit et réalise son premier long-métrage Langer Gang au début des années 90. Puis le deuxième, Yara, en 1998. A chaque fois, ses films l’emmènent dans de prestigieux festivals (San Sebastian, Venise). En 2005, il remporte le Léopard d’argent au Festival de Locarno avec Frères d’exil (déjà coproduit par Tarantula), film qu’il dédie à Pasolini dont il se sent artistiquement proche.
En 2016, il a créé sa société Maxma avec laquelle il coproduit donc Mille et une vies aux côté de Tarantula.
Le Quotidien