Dans sa pierre et dans son âme, dans l’ombre de Sissi, la capitale autrichienne projette encore aux visiteurs son lustre d’antan. Capitale de l’empire des Habsbourg pendant près de sept siècles, Vienne est une destination rêvée pour les amateurs d’art et d’histoire, à moins de deux heures de vol de Luxembourg.
En ce samedi de janvier, les flocons tombent sur le cœur historique de la capitale autrichienne. En quête d’un refuge, le touriste transi pousse la porte d’une église. Une parmi tant d’autres. Les yeux s’écarquillent, le froid s’évanouit. Saint-Pierre! Le baroque s’illustre là sous les ors, dans ce réduit chrétien, à 360 degrés, coupole incluse. Spectaculaire. De toutes les matières, c’est le marbre qu’on préfère.
Vienne, concentré majestueux d’architecture. À la tête d’une grande partie de l’Europe durant près de sept siècles, les Habsbourg n’ont pas fait semblant. Notamment à la Hofburg, palais aux allures de complexe aux multiples dépendances, siège du pouvoir de 1279 à 1918.
Les bâtiments en imposent, parfois pompeux certes, et alors? Derrière la pierre, l’histoire et l’art. Pousser les portes. Celles des appartements impériaux. Ah, un musée dédié à Sissi. Où l’on apprend, bijoux et robes à l’appui, qu’Elisabeth, derrière son mythe posthume, était plutôt une femme fébrile fuyant la Cour, repliée sur elle-même et dépressive jusqu’à son assassinat en 1898. Entre sa chambre et son salon de toilette, on l’imagine, réfugiée dans le culte de sa beauté, passant des heures à soigner sa chevelure et à s’acharner sur sa barre d’exercice.
Impressionnant musée des Beaux-Arts
Autre porte, autre voyage. La maison Mozart. Au-delà des objets et des partitions, l’appartement nous plonge dans le quotidien qu’y vécut le compositeur prodige, alors couru par le Tout-Vienne, durant plus de deux ans, de 1784 à 1787. Le piano résonne dans l’escalier.
Trêve d’Amadeus, arrêt au café et, un Apfelstrudel plus tard, retour à l’église voisine. La cathédrale Saint-Étienne. Chef-d’œuvre gothique flamboyant. Les yeux s’écarquillent (bis). Un ascenseur mène à une vue imprenable sur le superbe toit en tuiles vernissées et sur la ville.
Le soir tombe. Les Viennois patinent sur le labyrinthe de glace installé devant l’hôtel de ville, qui brille comme un phare dans la nuit. Magique. Pourquoi ne pas dîner en face, au Vestibül, dans le cadre historique du Burgtheater? Ou bien passer la soirée au mythique opéra de Vienne, fastueux édifice néo-Renaissance érigé en 1869. Richard Strauss est passé par là. Un incontournable qui se visite aussi de jour.
Le soleil se lève, en route vers d’autres merveilles impériales. Le somptueux palais de Schönnbrunn et ses vastes jardins, le Versailles autrichien, où l’on croise à nouveau les fantômes de François-Joseph et de Sissi, entre baroque et rococo.
Pénétrer enfin dans le musée des Beaux-Arts, l’un des plus riches au monde, et prendre la mesure de la puissance des Habsbourg. Se laisser impressionner par l’ostentation de l’édifice lui-même et la profusion des collections amassées au fil des siècles, des fabuleuses antiquités égyptiennes et romaines aux chefs-d’œuvre de Brueghel. Où Gustav Klimt nous fait un clin d’œil en grimpant les escaliers.
L’escapade touche à sa fin. Le temps d’un week-end, à moins de deux heures de vol du Findel, ce voyage dans le temps nous en a mis plein la vue.
Sy.A.
Vols quotidiens Luxembourg- Vienne avec Luxair. Départ possible le vendredi à 17 h 40, retour à Luxembourg le dimanche à 22 h 35.
Hôtel Sans Souci : la patte Philippe Starck au cœur de Vienne
Ouvert fin 2012 au cœur de la capitale autrichienne, l’hôtel Sans Souci allie le confort d’un 5 étoiles au design original du collectif «yoo».
Sa façade rénovée en impose, à un demi-pas du Museumsquartier et des ruelles du Spittelberg. Idéalement situé pour découvrir la capitale autrichienne, l’hôtel Sans Souci a ouvert fin 2012. Le dernier-né des établissements de luxe viennois séduit tout autant une fois à l’intérieur.
Et pour cause, ce bâtiment érigé en 1872, qui a servi d’hôtel jusqu’en 1953 avant d’abriter une compagnie d’assurances puis d’être abandonné comme un squat, a connu une épatante métamorphose à la suite de son rachat en 2010.
Ses 63 chambres spacieuses à la décoration originale, dont certaines suites somptueuses, font la part belle aux matériaux nobles, entre tête de lit en cuir, miroirs et parquet bois, et à un design séduisant, confié au célèbre collectif londonien «yoo» fondé par Philippe Starck et John Hitchcox.
Des œuvres originales de Lichtenstein
Une signature qui ne passe pas inaperçue : le mariage du classique et du moderne se révèle d’une grande harmonie, tandis que l’art et la culture s’invitent sur les murs, remplis d’œuvres originales de Roy Lichtenstein, l’un des maîtres du pop art, ou encore d’Allen Jones et de Steve Kaufman.
Clair et feutré, le Sans Souci offre un luxe discret et un confort de premier choix. D’autant que son sous-sol réserve une délicieuse surprise avec un espace spa impeccable (hammam, saunas, soins à la carte) et même un couloir de nage aussi surréaliste qu’agréable.
Admirateurs de la langue française, utilisée pour nommer les différents espaces de l’hôtel, les propriétaires ont mis à la carte de leur bar une soixantaine de références de champagne. Cerise sur le gâteau, le copieux buffet du petit-déjeuner ne décevra pas les gourmands au moment de prendre des forces pour partir à la conquête de la cité impériale.
Sy.A.