La justice de Rio a condamné jeudi 14 mai à 120 années de prison supplémentaires l’un des plus célèbres et cruels trafiquants de drogue du Brésil pour le meurtre de quatre détenus, portant sa peine à près de 310 ans d’emprisonnement cumulés.
Luis Fernando da Costa, alias « Fernandinho Beira-Mar » (petit Fernand du bord de mer), 48 ans, était jugé pour le meurtre en 2002 de quatre codétenus, membres de la faction rivale des Amigos dos Amigos (AA), au cours d’une rébellion dans la prison de haute sécurité de Bangu (zone nord de Rio).
A l’issue de dix heures de jugement, le juge Fabio Uchoa a reconnu « coupable » cet ex-baron de la drogue, de la faction Comando Vermelho, accusé d’avoir dirigé la rébellion et tué ses rivaux.
Le transfert de Fernandinho Beira-Mar, qui purge sa peine dans un centre pénitentiaire du Roraima, en Amazonie brésilienne, et le dispositif de sécurité fort de 220 agents déployé pour le procès dans le centre de Rio auront coûté 180.000 réais (60.000 dollars) aux finances publiques, a rapporté la presse jeudi.
Le juge a déploré que Beira Mar réponde à ses questions « en riant comme s’il se vantait de ses attitudes néfastes ». Pendant le procès, le trafiquant envoyait des baisers à ses enfants et petits-enfants présents à l’audience.
Avec cette nouvelle sentence, Beira-Mar, détenu depuis 2002 d’abord à Rio, puis dans le Parana (sud) et actuellement dans le Roraima (nord), cumule 309 ans et deux mois de peine de prison auxquels pourront s’ajouter de nouvelles peines car d’autres procès sont en cours pour trafic de drogue, blanchiment d’argent, contrebande et association de malfaiteurs.
Capturé en avril 2001 en Colombie, Beira-Mar avait été remis aux autorités brésiliennes et incarcéré à Rio. Il fournissait de la drogue destinée aux États-Unis et à l’Europe, ainsi que des armes aux guérilleros colombiens des Farc en échange de leur appui logistique pour le trafic de cocaïne. Il était accusé de contrôler près de 70% du narcotrafic au Brésil.
En 2002, il avait organisé la violente rébellion à Bangu et une série d’actes de violences avait été orchestrée dans la ville avec l’aide de complices en liberté. Il a continué à diriger le trafic de sa prison jusqu’en 2007, date à laquelle son réseau a été démantelé.
AFP