Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a pris conscience que la Première ministre Theresa May est « une femme coriace », a-t-il dit mercredi, avant l’ouverture de négociations sur le Brexit, qui s’annoncent tendues.
« J’ai noté que c’est une femme coriace », a confié le Luxembourgeois, interrogé à Bruxelles sur la description que Theresa May avait fait d’elle-même la veille, se qualifiant de « femme sacrément difficile » en négociations. « Je respecte profondément la Première ministre britannique. Je l’aime bien en tant que personne », a commenté Jean-Claude Juncker. La presse s’est faite écho ces derniers jours d’une tension entre les deux dirigeants à l’approche du début des négociations sur le Brexit, qui devrait intervenir après les élections britanniques du 8 juin demandées par Theresa May. Les désaccords se seraient intensifiés lors d’un dîner de travail. « Je quitte Downing Street dix fois plus pessimiste que je ne l’étais », aurait lâché le président de la Commission, reprochant à Theresa May de vivre dans « une autre galaxie ».
Quelques heures avant que le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier ne détaille les directives de son mandat, le ministre britannique du Brexit David Davis a fait savoir qu’en cas de retrait sans accord, « il n’y aura rien à payer ». Le règlement financier des engagements pris par le Royaume-Uni en tant que membre est l’une des questions les plus contentieuses que l’UE s’est fixée de résoudre obligatoirement pour parvenir à un « retrait ordonné » d’ici le 29 mars 2019. « Je ne pense pas que David Davis avait raison quand il a menacé d’être prêt à sortir (des négociations, NDLR). Mon expérience en politique a toujours été que ceux qui sortent doivent revenir », a réagi Jean-Claude Juncker.
Le Quotidien/AFP