Au milieu de nulle part, un «truckstop» abrite des âmes en peine : une mère, sa fille et son amoureux confrontent leurs rêves et leurs envies de liberté jusqu'à la tragédie. Une pièce «solidaire» menée par Daliah Kentges.
On imagine assez facilement le décor, appartenant à l'imaginaire collectif. Celui d'un banal restaurant routier, sans chichi, rapide et efficace, perdu au milieu de la cambrousse, avec la radio qui fredonne machinalement ses airs sans que personne ne l'écoute vraiment. Dehors, l'enseigne lumineuse grésille dans de légers chaos, comme autant de vains clins d'œil aux alentours désespérément vides. Des images qui rappellent les univers d'Edward Hopper, de Jeff Wall, de David Lynch bien sûr, et, dans un registre plus fantastique, ceux de Steven Spielberg et Stephen King. Pour la metteuse en scène Daliah Kentges, c'est le photographe Gregory Crewdson qui résume bien l'intention et canalise les références, lui qui, dans son travail, révèle la face noire du rêve américain avec ses personnages fantomatiques au teint diaphane et au regard absent. «Un monde assez froid, où règne la tristesse et la solitude», explique-t-elle. Oui, la pièce Truckstop, à l'ADN d'outre-Atlantique, aurait ...Cet article est réservé aux abonnés.
Pour profiter pleinement de l’ensemble des articles, découvrez nos offres d’abonnement.