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[Théâtre] John Malkovich : « Un rôle est un rôle »


L'acteur de Places in the Heart, Of Mice and Men, Dangerous Liaisons, Being John Malkovich, Joan of Arc ou encore Red, bien que distant et un peu avare en paroles, a répondu à toutes les questions du Quotidien, en français, avec sa voix traînante si particulière.

John Malkovich interprétait, mardi soir à la Philharmonie, un dictateur dans la pièce musicale Just Call Me God. Rencontre avec l’artiste quelques heures à peine avant la levée de rideau.

Après The Infernal Comedy et The Giacomo Variations, vous voici de retour à la Philharmonie avec Just Call Me God. Là encore une pièce de Michael Sturminger, avec une musique de Martin Haselböck. Vous trois, c’est à la vie, à la mort?

John Malkovich : Difficile à dire… Ce qui est certain, c’est qu’on a beaucoup travaillé ensemble depuis une dizaine d’années, mais je ne sais pas du tout si après cette tournée, je vais faire encore un autre spectacle avec eux. J’aime beaucoup travailler avec eux, mais les tournées sont longues, avec beaucoup de déplacements, d’aéroports, d’attente…

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce trio?

Michael et Martin sont des gens passionnés, intelligents, avec beaucoup de culture et d’idées. Les trois pièces que nous avons faites sont très différentes, mais toutes les trois ont un côté vraiment très fort. Surtout dans leur rapport à la musique. Et ça, c’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup parce que j’adore la musique. Dans Just Call Me God, c’est un peu différent dans le sens où ce n’est plus Mozart, Beethoven ou Vivaldi, mais de la musique composée directement par Martin et pour un instrument en particulier, l’orgue.

Dans cette pièce, vous interprétez Satur Diman Cha, dictateur, chef de l’État et des armées de l’United People’s Republic of Circassia. Parlez-nous un peu de ce pays, comment l’avez-vous imaginé?

Même si je ne connais pas très bien ces pays, je me suis dit que ça devait être un lieu un peu comme l’Ouzbékistan ou le Kirghizstan, quelque chose comme ça. Mais je n’y ai pas réfléchi plus que ça, parce que ce n’est pas vraiment important, le principal, c’est le personnage, ce dictateur.

Justement, les dictateurs passés et présents ne manquent pas. Lesquels vont ont inspiré?

En ce qui me concerne, j’ai pas mal pensé à Staline, à Franco, un peu aussi Mobutu ou encore à Idi Amin Dada. Mais la pièce, me semble-t-il, a plus de références en lien avec Kadhafi ou Hussein, des dictateurs plus récents.

Ce dictateur se retrouve dans une position de faiblesse, face à une insurrection à l’extérieur de son palais, et se lance face à une journaliste de télévision dans une sorte de speech-testament. Il parle d’une vision de l’avenir dans laquelle les super-riches s’entourent de frontières, de clôtures et de murs. On n’est pas bien loin de la réalité finalement, non?

Absolument. Je crois que c’est une représentation de ce qu’on est en train de vivre finalement, quelque chose de très proche du monde réel, même de l’Occident. J’ai passé un peu de temps dans des villes comme Johannesburg ou encore Mexico, et c’est tout à fait ça! Et franchement, New York et Chicago, ce n’est pas vraiment différent non plus.

Il n’y a pas besoin d’être dans une dictature pour qu’une certaine forme de totalitarisme s’installe si on comprend bien…

Voilà. L’idée de dictature, c’est beaucoup plus vaste que simplement les pays qu’on définit comme étant des dictatures. Bien sûr.

Entretien réalisé par Pablo Chimienti

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans Le Quotidien papier de ce mercredi

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