Pas de toque ni de tablier mais un masque de soudure: voilà l’équipement de Sila Sutharat quand il cuisine. Pour son petit restaurant de bord de route, ce Thaïlandais a mis au point un grill solaire, grâce à un millier de miroirs.
Avant l’arrivée des premiers clients pour le repas de midi, l’homme de 60 ans s’active: il installe le poulet dans une grille et positionne l’assemblage de miroirs pour que la réflexion du soleil soit parfaite.
« Au départ, les gens disaient que j’étais devenu fou. Pour eux, faire cuire le poulet de cette façon était impossible », explique-t-il près des quelques tables installées en plein air, à Petchaburi, une ville à deux heures au sud de Bangkok.
Mais Sila Sutharat a remporté son pari et est aujourd’hui bien connu dans sa région et même au-delà… de plus en plus de visiteurs de passage viennent tester ce poulet solaire. « Nous mangeons ici depuis longtemps, c’est délicieux », affirme Thanyarat Kaewpaleuk, attablée devant son assiette de poulet et de riz. « Son poulet est gras, il n’est pas brûlé et ne sent pas le charbon », ajoute-t-elle.
Et d’après le cuisinier, il ne lui faut que 12 minutes pour cuire de grosses cuisses.
L’idée d’utiliser des miroirs lui est venue un jour, en observant le reflet du soleil dans les vitres des véhicules passant toute la journée devant sa gargotte. « Un bus est passé, le soleil brillait et quand il a frappé la vitre avant du véhicule, j’ai pris le reflet du soleil sur le visage », se souvient-il.
« C’était chaud. Alors j’ai pensé qu’avec la chaleur du reflet du soleil sur une vitre, je pouvais l’utiliser comme énergie », ajoute celui qui a dès lors cessé d’utiliser ses barbecues à charbon.
« Je me suis dit que si j’utilisais l’énergie solaire, je pourrais économiser beaucoup et que cela diminuerait aussi la pollution », ajoute le restaurateur.
La Thaïlande est la deuxième plus grosse économie d’Asie du Sud-Est après l’Indonésie. Et le deuxième plus gros consommateur d’énergie de la région, selon des données du gouvernement américain datant de 2013.
La Thaïlande est un investisseur de premier plan dans les énergies renouvelables et le pays prévoit de faire passer la part des carburants propres de 12% à 25% ces cinq prochaines années.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) estime que le pays pourrait toutefois faire bien mieux, grâce à son ensoleillement et sa position géographique.
Le Quotidien / AFP