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Télévision : les séries crèvent l’écran


Les stars de cinéma se pressent de plus en plus dans les séries télé, comme ici Jude Law dans "The Young Pope", nouvelle fiction très attendue. (Capture YouTube)

Partout dans le monde, les séries télévisées dynamisent les audiences, se hissent en tête des meilleurs succès tous programmes confondus et les européennes commencent à tirer leur épingle du jeu face aux américaines.

Les séries, reines des petits écrans en 2015, vivent leur âge d’or en supplantant partout les meilleurs programmes y compris le cinéma, à l’exception du sport. La fiction se taille la part belle de 40% dans le top 10 des meilleures audiences sur 78 territoires, dont 70% sont des séries, 10% du cinéma et 3% des téléfilms, selon une étude Médiamétrie présentée dans le cadre du 5e Festival de séries de Fontainebleau (région parisienne).

« Les séries dynamisent souvent la part d’audience (PDA) moyenne des chaînes », souligne Sahar Baghery, directrice du pôle recherche et stratégie de contenus de Médiamétrie. L’experte précise que 60% des chaînes qui dévoilent leur PDA l’ont vu croître grâce à la diffusion de séries en première partie de soirée.

L’Amérique, elles veulent l’avoir

Si les séries américaines restent en tête des audiences dans de nombreux pays, les fictions nationales parviennent à effectuer des pics records. La part de productions et coproductions américaines, tous genres de programmes confondus, « a entamé un recul », constate l’experte. Car les séries phares qui ont porté jusque-là la suprématie américaine au sommet, comme The Mentalist et la saga franchisée des Experts, sont terminées. Mais la relève américaine se prépare et, déjà, The Flash connaît de beaux succès dans de nombreux pays où elle a entamé une carrière au cours des deux dernières années.

Les coproductions européennes s’exportent toutefois de mieux en mieux et parviennent à conquérir de larges audiences dans le monde entier comme The Team, coproduite par sept pays, qui remporte notamment un énorme succès au Danemark. Engrenages, un des plus gros succès français, dont la saison 6 est en tournage, a par exemple été exportée dans 70 pays. « Il y a une mutation culturelle, les audiences l’ont montré quand on a diffusé Broadchurch, les scores ont été excellents, le public est ouvert », assure Médéric Albouy, directeur des coproductions fiction de France Télévisions. « Si on veut financer des séries de qualité, on ne peut rester seuls. »

La mini-série comme une grande

Elles sont coûteuses, difficiles à faire et le marché est saturé. Pourtant, « les succès européens passés et récents sont un bon présage », estime Sahar Baghery, qui remarque que le format des mini-séries, très européen, est un atout qui séduit même les networks américains. Un format qui permet de produire du haut de gamme à moindre coût et de séduire des stars, qui hésitent moins à s’engager. Les vedettes du cinéma y viennent, à l’instar de Nicole Kidman dans la saison 2 de Top of the Lake, ou de Daniel Graig dans Purity sur Showtime en 2017.

Les fresques historiques comme on sait les faire en Europe sont également prometteuses pour l’export : Carlos Rey Imperador vient de connaître un beau succès en Espagne, The Crown est annoncé le 4 novembre sur Netflix et Victoria sur ITV en 2017.

Queen Charlotte, coproduction américano-européenne pour Amazon, arrive cet automne. Medici, masters of Florence, une coproduction italo-britannique avec Dustin Hoffman, ou encore The Young Pope avec Jude Law, qui sera diffusé cet été sur Sky 1, puis sur HBO et Canal+, sont également très attendues.