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Suzanne Vega prépare l’apocalypse folk


Toujours guitare à la main au lendemain de sa tournée européenne, la chanteuse américaine Suzanne Vega y a présenté des extraits de son dixième album à venir, au «goût de politique».

Fraîchement rentrée de sa nouvelle tournée européenne, Suzanne Vega y a présenté fin juillet des extraits de son prochain album, qui reflétera «une apocalypse postcovid». «Je prie, je crois en la prière, je prie pour la paix dans le monde», a affirmé la New-Yorkaise, auteur du tube planétaire Luka, en 1987, qui confie son inquiétude sur l’avenir politique de son pays.

«Nous verrons bien ce que va être la destinée des États-Unis, ce que ce pays va choisir d’être pour l’avenir. J’espère que les gens vont prendre la bonne décision, (qu’ils) ont toujours une conscience et qu’ils vont suivre cette conscience», développe celle qui se dit «à gauche du centre». Left of Center est d’ailleurs le titre d’un de ses autres succès, extrait de la bande originale du film Pretty in Pink (Howard Deutch, 1986).

À 65 ans, la silhouette encore frêle, elle porte aussi toujours la frange. Aux Arènes de Nîmes comme dans la cour du château de Plassenburg, en Bavière, ou dans l’enceinte de la forteresse de Sarzana, en Italie, les décors naturels de sa tournée paraissaient bien grands pour sa musique tout en retenue et poésie. Passant plus de 40 ans de carrière en revue, la chanteuse garde bien sûr pour la toute fin l’autre tube qui l’a rendue mondialement connue, Tom’s Diner.

«Plus familière» avec l’Europe

Tout au long du concert, les arpèges de sa guitare folk dialoguaient avec la puissante guitare électrique de Gerry Leonard, compagnon de route de feu David Bowie. Guitariste précoce et parolière exigeante, influencée par Bob Dylan, Joan Baez, ou encore Lou Reed, celle qui a grandi dans le Spanish Harlem avec un beau-père portoricain fait partie de ces Américains de la côte Est réceptifs au monde extérieur, et surtout au Vieux Continent.

«Je pense avoir plus de fans en Europe, c’est ici que je joue devant les publics les plus nombreux et que je viens le plus souvent. Je suis plus familière avec les Européens, et eux le sont aussi avec moi», confie celle qui se produit aussi régulièrement devant le public luxembourgeois – comme à Echternach en 2022 ou à Sanem l’été dernier.

Preuve de son attachement au continent européen, elle a composé il y a deux ans une chanson intitulée Last Train to Mariupol, sur le sort des femmes et enfants fuyant l’invasion russe en Ukraine.

Invasion de rats et «speakers’ corners»

Son prochain album, qui devrait sortir au printemps 2025, n’a pas encore de titre, mais certaines de ses chansons ont illuminé sa tournée. Dans le premier single, il sera question du «problème des rats à New York (NDLR : ils y seraient trois millions). C’est tellement un problème que (la mairie) organise un sommet cet automne sur le sujet.»

La chanson se veut punk et sa version donnée aux Arènes, de sa voix grave, parfois rauque, accompagnée par un insistant riff électrique, a montré qu’elle pouvait s’aventurer sur ce terrain.

Autre extrait de son dixième album à venir : une chanson sur les «speakers’ corners», ces lieux d’expression publics, spécificité anglo-saxonne que l’on retrouve dans les parcs de New York ou de Londres.

«La dernière phrase de cette chanson, c’est : « Il vaut mieux s’en servir maintenant avant que ça disparaisse ». C’est le message», ajoute l’artiste. «Certaines de mes nouvelles chansons ont un goût de politique, même si je ne le dis pas aussi clairement, car je n’aime pas le jargon. Mais c’est dans l’air.» Suzanne Vega n’avait pas enregistré de nouvel album studio depuis 2016.

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