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Steve Aoki, l’enfant discret devenu DJ star des platines


"Le punk rock, ça voulait dire se rebeller face au statu quo, et aujourd'hui ma musique est transformatrice, elle n'exclut pas, elle intègre", dit Steve Aoki. (photo AFP)

Infatigable, le DJ américain Steve Aoki s’est hissé à coups de tournées, de sets endiablés et d’un bon flair marketing jusqu’aux sommets de la musique électronique, loin du garçon réservé et discret qui a grandi en Californie.

Concerts en Suède et à Las Vegas, enregistrement à Los Angeles et dix heures de tournage vidéo: c’est le programme de deux jours types de Steve Aoki, qui récupère un peu de sommeil allongé au sol de son jet privé sur les images du documentaire « I’ll Sleep When I’m Dead » (« Je dormirai quand je serai mort »), sorti cet été sur Netflix après sa première au festival new-yorkais de Tribeca.

Suivant Steve Aoki pendant trois ans, le film de Justin Krook montre son rythme frénétique sous les projecteurs tout en dévoilant un côté plus sombre, marqué par la figure dominante de son père et une enfance marquée par le racisme pour l’artiste d’origine japonaise, récemment monté jusqu’à la cinquième place du classement des DJ les mieux payés du monde établi par le magazine Forbes.

Lorsqu’il se trouve trop loin pour l’entendre, son épouse, le mannequin Tiernan Cowling, dit au documentariste que l’intensité de son quotidien vise au fond à émuler la carrière de son père décédé, Hiroaki « Rocky » Aoki, venu du Japon avant de faire fortune aux Etats-Unis avec une chaîne de restaurants.

Se livrer à la caméra « a été un peu difficile » pour Steve Aoki. « Ca a vraiment éveillé des sentiments que j’avais enfant et que je ne pensais plus ressentir », dit le musicien de 38 ans lors d’un entretien à New York.

La fortune de son père, Steve Aoki n’en a pas profité lorsqu’il grandissait, vivant chez sa mère après le divorce de ses parents. Il raconte son enfance isolée, rare Américain d’origine asiatique dans une station balnéaire, Newport Beac près de Los Angeles, en grande majorité blanche.

« C’est une culture qui malheureusement cultive l’ignorance, car il n’y a aucune représentation de gens de couleurs. Quand vous êtes sous-représentés, votre image est faussée », explique-t-il.

C’est finalement à travers le punk rock que le DJ a trouvé sa voie, avant de lancer avec un petit budget son label, Dim Mak, à Los Angeles dont les soirées sont vites devenues célèbres grâce à des invités de marque comme Lady Gaga et Daft Punk.

« Le punk rock, ça voulait dire se rebeller face au statu quo, et aujourd’hui ma musique est transformatrice, elle n’exclut pas, elle intègre », dit-il, fier des fans de toutes origines qui viennent à ses concerts.

Le Quotidien / AFP