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Spéculations autour de James Bond, désormais au service du roi


Pour remplacer Daniel Craig, tout semble possible. James Bond pourrait-il être incarné par le premier acteur noir de la franchise, comme le souhaitent certains fans? Ou bien par une femme ?

Le prochain James Bond, dont le nouveau visage reste un mystère, servira désormais «le Roi et la patrie», ont expliqué ses producteurs, qui n’ont pas encore démarré les discussions avec Amazon sur le futur de l’agent 007.

« Nous débutons tout juste notre relation avec Amazon », qui a racheté les droits de la franchise au studio MGM, a déclaré Barbara Broccoli, la productrice historique des aventures de l’espion au flegme légendaire. «Nous n’avons pas encore commencé à discuter du prochain film». Elle et son demi-frère, Michael Wilson, se voyaient rendre hommage mercredi pour leur contribution à Hollywood, lors d’une cérémonie où ils ont laissé leurs empreintes dans le ciment devant l’illustre Chinese Theater.

L’occasion pour eux d’entretenir le mystère sur l’avenir de James Bond : depuis No Time to Die en 2021, l’acte final de Daniel Craig, qui a considérablement bousculé le personnage, les spéculations vont en effet bon train sur sa succession. «Nous n’allons pas nous reposer sur nos lauriers et garder la même formule», a assuré Barbara Broccoli, héritière de la franchise de son père Albert «Cubby» Broccoli, le producteur qui a commencé à adapter les romans de Ian Fleming à l’écran il y a soixante ans.

Qui pour remplacer Daniel Craig ?

Le choix de Daniel Craig, pour incarner un 007 blond et beaucoup plus brut de décoffrage que ses prédécesseurs, avait initialement créé la polémique. Mais les cinq films réalisés pendant sa mission ont signé des records au box-office : l’opus Skyfall a notamment généré plus d’un milliard de dollars en 2012. Pour le remplacer, tout semble possible. James Bond pourrait-il être incarné par le premier acteur noir de la franchise, comme le souhaitent certains fans? Ou bien une femme pourrait-elle endosser son costume, comme l’a déjà laissé entendre Barbara Broccoli?

Nous n’allons pas nous reposer sur nos lauriers et garder la même formule

La productrice ménage le suspense : «Il y a certains éléments immuables» dans cette saga d’espionnage, a-t-elle souligné. «Le personnage principal de James Bond est l’élément le plus important des films et nous pensons qu’il est incorruptible, qu’il est au service de la Reine, et désormais du Roi et de la patrie». Le personnage «n’a rien à gagner d’un point de vue personnel. Il est là-dedans car il essaie de rendre le monde plus sûr», a-t-elle ajouté. «Je pense que c’est quelque chose que nous ne changerons pas».

« Rester novateur »

Mais son père, Albert «Cubby» Broccoli, créateur de la franchise il y a soixante ans, a toujours poussé la productrice «à prendre des risques pour que Bond puisse changer au fil du temps». En tant qu’héritiers, «nous aimons tenter des choses, parfois cela fonctionne, parfois non, mais ça permet de rester novateur». Eon, l’entreprise de la famille Broccoli, a su conserver un contrôle important sur les aventures de l’agent secret, star de 25 films jusqu’à présent.

Barbara Broccoli et Michael Wilson président à la destinée cinématographique de 007 depuis GoldenEye, sorti en 1995, un an avant la mort de leur père. Historiquement, Eon partageait les bénéfices de la franchise avec le studio MGM, qui avait signé un accord complexe pour avoir le droit de financer et distribuer les films. Mais MGM a été racheté par Amazon en mars pour 8,5 milliards de dollars. Et concernant James Bond, ce n’est désormais plus le mythique studio qui a la main, mais le géant de la tech, qui a lancé sa propre plateforme de streaming.

Une émission de téléréalité 007

Amazon Prime Video a déjà annoncé son intention de produire une émission de téléréalité ayant pour thème le plus fidèle serviteur de sa majesté, intitulée 007’s Road to a Million. «Le public a certaines attentes. Mais il aime aussi être surpris. Donc ça fait pleinement partie de notre effort», a estimé de son côté Michael Wilson, en souhaitant que Bond s’adapte aux défis du monde d’aujourd’hui. «Quels seront les soucis du monde dans deux ou trois ans? Comment pouvons-nous rester à la page?», s’est-il interrogé. «Nous ne pouvons pas proposer la même chose, encore et encore».

Loin de l'image de 007, la CIA veut
démythifier l'espionnage par un podcast

Le directeur de la CIA, Bill Burns, veut démythifier le travail des espions : dans le premier podcast jamais réalisé par l’agence de renseignement américaine, il assure que sa vie n’a rien à voir avec celle de James Bond et révèle conduire très prudemment une vieille voiture. Les films populaires dépeignent «un monde de héros qui conduisent très vite des voitures de luxe, désamorcent des bombes et règlent des crises mondiales à eux seuls quotidiennement», dit-il. «Je peux vous dire que c’est une source d’amusement constant pour ma femme et mes filles!», ajoute-t-il.

«Je suis plus à l’aise quand je conduis ma Subaru de 2013 en respectant les limites de vitesse et pour moi, le comble de l’exploit technologique, c’est quand je parviens enfin à faire fonctionner la télécommande de la télévision à la maison!». Bill Burns, un ancien diplomate âgé de 66 ans qui dirige la CIA depuis 2021, tenait ces propos dans la première édition du podcast The Langley Files, que la très secrète agence de renseignement américaine a lancé jeudi.

Un sport d’équipe

Le directeur de la CIA indique que même si l’agence envoie de nombreux agents en mission clandestine dans le monde, ils n’opèrent pas en solo comme James Bond, Jason Bourne ou Jack Ryan le font dans les films. «Le fait est que le renseignement est un sport d’équipe. C’est une profession où on mène un dur travail collectif et où on partage les risques», explique-t-il, avant de noter que cela n’implique pas seulement des agents de terrain, mais aussi des scientifiques, des spécialistes en informatique et des analystes qui travaillent dans des bureaux.

Parmi les succès de la CIA, il cite l’élimination du dirigeant d’Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri en juillet à Kaboul et les révélations des États-Unis sur les intentions de la Russie avant son invasion de l’Ukraine en février. «Nos succès sont souvent cachés, nos échecs sont souvent visibles et nos sacrifices sont souvent méconnus. Mais c’est notre lot de garder une certaine discrétion», conclut-il. Le podcast est présenté par une certaine «Dee» et un certain «Walter» – un porte-parole de la CIA, interrogé à cette occasion, s’est abstenu de préciser leur nom et même de confirmer si c’était leur vrai prénom. Questionné sur la fréquence prévue du podcast, il a répondu qu’il serait «périodique».