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[Spectacle] Swann Périssé : «L’indignation fait partie de mon travail !»


(photo AFP)

L’humoriste sera vendredi soir au Luxembourg, pour un stand-up très politique. Rencontre.

Elle est catégorique  : «Le métier d’humoriste, c’est dire : « regardez, ça, ce n’est pas normal, c’est même carrément flippant »», affirme Swann Périssé qui, sur scène ou dans ses podcasts, défend avec un humour engagé les causes féministes, écologiques et politiques qui lui tiennent à coeur.

«L’indignation fait partie de mon travail !», dit l’artiste de 35 ans, dont le premier seule en scène, Calme, qui passe demain soir par le Luxembourg, est d’abord une histoire de «colère». Contre le patriarcat et le sexisme ordinaire, notamment sur le sujet du consentement «pas toujours acquis chez certains hommes» et sur les violences sexuelles, y compris dans le milieu du stand-up.

Une colère aussi contre la montée de l’extrême droite, ajoute l’humoriste qui, au moment des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, avait écrit en cinq jours un texte très politique, Dernier spectacle avant la fin du monde.

«Je me suis rendu compte, avec l’actualité, qu’il y avait des sujets sur lesquels je ne pouvais plus me taire», explique-t-elle, prônant «une comédie politique et engagée face ce qui est injuste». Sur scène, cette «femme qui s’assume» (cheveux bouclés, grandes boucles d’oreille sur lesquelles on peut lire «the future is female» ou « Darmanin, démission») joue en minijupe en cuir, hauts décolletés ou sous-pulls et aime rire à gorge déployée à ses propres vannes.

Swann Périssé a commencé le stand-up il y a douze ans, après avoir été diplômée de Sciences Po. «Pendant mes études, je joue un petit spectacle que j’avais écrit. Tout le monde a rigolé ! Je me suis dit : « ça, c’est quand même bien plus fun que d’essayer de rentrer à l’ENA… Je vais plutôt continuer à être drôle».

Après des cours à l’école internationale Jacques-Lecoq et des improvisations dans les bars, elle monte sa première chaine YouTube et démarre comme productrice et créatrice de vidéos, plutôt axées divertissement et vie personnelle.  L’auteur de la série Bref, Kyan Khojandi, et l’humoriste américaine Ali Wong, «l’incarnation de l’indécence et du toupet sur scène», sont parmi ses sources d’inspiration.

«Rendre visite à sa colère»

En 2020, après le confinement lié à la crise sanitaire, elle part à la rencontre de ses abonnés et sillonne la France dans une caravane léguée par son grand-père. L’idée était «de mettre en place des petites initiatives écologiques – toilettes sèches, récupérateur d’eau de pluie, apprendre à cuisiner végétarien», explique la bricoleuse en herbe qui monte ensuite sa seconde chaîne, Vert Chez Vous.

Persuadée que «l’écologie» doit se défendre à plus grande échelle et qu’il s’agit avant tout «d’un projet politique pour un monde meilleur», Swann Périssé est passée à une autre production : dans Y’a plus de saison, podcast doublé d’une vidéo, sorte de «talk show humoristique» filmé dans un théâtre parisien avec public, elle donne la parole à des personnalités écologistes.

Y sont notamment venus Claire Nouvian, fondatrice de l’association de défense des océans Bloom, le réalisateur et militant Cyril Dion ou encore la militante écologiste Camille Etienne, avec laquelle l’humoriste s’est rendue sur le chantier de liaison autoroutière A69 contestée entre Toulouse et Castres. «Des gens qui pensent le monde de demain, font rêver», s’enthousiasme-t-elle. Le mantra de Swann Périssé, lancé à la fin de son spectacle «Calme» : «Il ne faut pas hésiter à rendre visite à votre colère».

Vendredi soir à 20 h. Atelier – Luxembourg.

 

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