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Snoop « enfume » la Rockhal


Snoop Dogg ne laissera pas un souvenir mémorable au public de la Rockhal. (Photo : Romain Van Dyck)

Hier matin, les critiques fusaient sur les réseaux sociaux, après le show express (45 minutes) lundi soir, à la Rockhal, de Snoop Dogg, attendu portant par plus de 4 000 fans, tout heureux qu’il ne les oublie comme il l’a pourtant fait, quelques jours auparavant, avec ceux de Munich.

Déjà peu rassuré, le public craignait même le pire, obligé d’attendre son idole durant plus d’une heure, probablement perdu en coulisse dans des nuages légers de fumée. Les sifflets remplaçaient progressivement les cris d’enthousiasme, ce qui ne déstabilisait aucunement le roi du rap à la cool, qualificatif à prendre au sens propre, donc.

Mais les spectateurs savent toujours se montrer indulgents avec les légendes. Leurs présences sont rares, alors autant faire avec les caprices qui vont avec. Et pour le coup, ils vont être servis, avec un concert «best of» bancal et expédié en deux temps, trois mouvements. Oubliant curieusement son dernier opus, il a dégainé certes quelques classiques, issus du fédérateur Doggystyle (Gin And Juice, What’s My Name) et d’autres incontournables du genre (Drop It Like It’s Hot, The Next Episode de Dr Dre…).

Pour le reste, le show a été américain, avec un hommage vaseux au feu 2Pac et d’autres bizarreries, comme cette truculente reprise de I Love Rock’n’Roll de Joan Jett, dans la pure veine du karaoké de mariage. Au moins, on rigole.

Enfin, pas trop longtemps quand même, juste le temps de sauter sur Jump Around (House Of Pain) et d’attendre son retour (qui ne viendra jamais) après une ultime révérence à maître Marley (Jammin). Quand on se fait appeler Snoop Dogg (ou Snoop Lion, depuis sa rencontre avec Jah Rastafari), il faut, en retour, savoir montrer plus de mordant sur scène, surtout quand l’orchestration, derrière, tient plus de la cacophonie que de l’harmonie, avec une cohésion entre électronique et acoustique plus que brouillonne.

Navré de ce concert à la va-vite, le public, qui a déboursé 47 euros par billet, a vite fait le calcul : ça fait un euro la minute! Triste, mais c’est un fait : les attitudes de gangsters ne sont pas seulement visibles dans les clips.

Grégory Cimatti