La petite citadine allemande, authentique « made in France », a entamé une troisième vie flanquée d’une grande sœur nommée Forfour.
La nouvelle Smart Fortwo a un peu grossi (10 centimètres de largeur), mais conserve sa longueur de 2,69 mètres très exactement. (Photo : DR)
La Fortwo 2015, c’est la porte ouverte à un monde qui s’élargit. Non contente de tout changer, la petite Smart débarque avec une grande sœur, la Forfour (4 portes, 4 places) et une cousine proche, la Renault Twingo. Un bel exemple de coopération réussie.
Dans ce grand chambardement, par chance, il n’a jamais été question de toucher à la longueur du célèbre coupé. «2,69 mètres c’est la vache sacrée…» avait expliqué tranquillement Annette Winkler, la patronne de la filiale de Daimler, à l’heure du lancement de sa petite protégée. Un credo pour que la Fortwo reste la voiture urbaine de référence.
Les équipes de Markus Riedel, ingénieur en chef chargé du développement, ont alors imaginé, simplement, une Smart plus large de 10 cm. Sous le toit, en verre selon la version, deux grands gabarits peuvent ainsi prendre leurs aises sans se frotter aux épaules. Un point d’autant plus important que la Fortwo adopte en série une boîte à 5 vitesses manuelles destinée à séduire les derniers smarto-sceptiques. Les convertis d’hier, eux, devront patienter encore un peu pour retrouver une boîte à double embrayage à 6 rapports.
> En cinq versions
Tous comptes faits, une bonne boîte manuelle à 5 vitesses joue tout aussi bien les rôles successifs d’une conduite urbaine apaisée ou rageuse selon l’humeur du petit trois cylindres en position arrière. La Fortwo entame ainsi une nouvelle carrière qui devrait la voir monter rapidement en puissance. D’entrée de jeu, Smart n’a cependant pas lésiné sur la proposition avec 5 versions (Pure, Passion, Prime, Proxy, Edition 1), deux motorisations principales (71 et 90 ch) et un prix d’appel à moins de 10 000 euros en 61 chevaux d’ancienne génération. Toutes à essence; la mode du petit diesel, c’est bel et bien fini. La Fortwo n’en a d’ailleurs nullement besoin pour sa carrière exotique, des USA à la Chine, sa dernière conquête.
Une nouvelle allure donc pour la petite Smart car dix centimètres ça se voit aussi. La Fortwo s’impose avec ce train arrière bien posé sur la route, les gros feux carrés accentuant cette assurance. Les stylistes ont cependant conservé deux éléments majeurs : les panneaux extérieurs (body panel) en plastique et la cellule tridion, gage de sécurité de l’habitacle. Cet arc d’acier joue également son rôle dans la palette des couleurs (40), le bicolore étant le plus prisé.
> Demi-tour sur place
Sur la route, là encore, « la » Smart a changé. Du confort un peu rude, on passe au transport agréable grâce à un châssis et des liaisons au sol inédites. Derrière le grand cerceau traité à la manière d’un volant de F1, on prend vite du plaisir à mener bon train surtout dans cette version de 90 chevaux qui ne craint pas de vous emmener à bonne allure sur les voies rapides. Seule la direction mériterait plus de précision. Mais la ville reste le terrain de jeu favori de la Fortwo qui sous un air mini en fait toujours un maximum. Elle y passe et repasse, fait demi-tour sur place (diamètre de braquage de 6,95 m!), se gare dans un mouchoir et fait la pause stop & start.
Air conditionné, étui à lunettes, filets de rangement, petit tiroir sur la console centrale, outils connectés, régulateur de vitesse, au gré des packs et des options, il ne manque rien à cette nouvelle génération «urban joy». Et Smart nous promet déjà d’autres plaisirs avec un cabriolet et une version électrique.
De notre collaborateur Paul Hug