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Siamoises séparées à Lyon : de retour au Cameroun avant fin 2019 ?


"Petit à petit, on a pu les séparer physiquement et psychologiquement", a précisé le Dr Rémy. Les sœurs siamoises sont devenues jumelles. (Photo : La Chaîne de l’espoir)

Le Pr Pierre-Yves Mure, un des chirurgiens français qui a séparé le 13 novembre deux siamoises camerounaises, a dit souhaiter leur retour dans leur pays natal « avant la fin de l’année », l’une d’elles devant encore subir une opération cardiaque.

« Notre souhait est que les deux enfants rentrent au Cameroun avant la fin de l’année si c’est possible », a déclaré le Pr Mure, chef de service adjoint en chirurgie pédiatrique à l’hôpital Femme Mère-Enfant de Bron, près de Lyon, dans le centre-est de la France. La date de leur retour va dépendre de la probable intervention chirurgicale que doit encore subir l’une d’elles, qui souffre d’une « cardiopathie relativement sévère ».

Nées le 6 novembre 2018 au Cameroun, Bissie et Eyenga Merveille, qui étaient reliées par l’abdomen avec une partie du foie en commun, ont été séparées le 13 novembre durant une opération « très technique » qui a duré cinq heures. Dans le bloc opératoire, au moment de leur séparation, « il n’y avait pas un mot mais tout le monde se comprenait, on avait fait notre boulot et il y a eu quelques larmes » d’émotion à l’issue, a décrit le Pr Mure.

« Une deuxième naissance pour elles »

À leur réveil, les deux sœurs ont été placées dans un lit unique où elles « ont repris leur position naturelle comme avant leur opération », selon la réanimatrice Solène Rémy. « Petit à petit, on a pu les séparer physiquement et psychologiquement », a ajouté le Dr Rémy.

Pour le pédopsychiatre Dr Hugues Desombre, « c’est une deuxième naissance pour elles, d’une certaine manière, et c’est un chemin de tous les jours ». Alain Deloche, fondateur de la Chaîne de l’Espoir, qui assure la logistique autour de la venue des fillettes en France, a souligné « le lien mystérieux entre ces deux petits êtres ».

Les fillettes et leur mère sont toujours à l’hôpital, dans une chambre protégée, l’une étant sortie administrativement d’hospitalisation, tandis que la plus fragile nécessite toujours des soins de renutrition et doit subir la semaine prochaine des examens complémentaires en lien avec sa malformation cardiaque, a précisé le Pr Mure.

LQ/AFP