Des rails de cocaïne, des nageurs qui ont « le melon » et une Fédération de « dinosaures » : le quadruple médaillé olympique Amaury Leveaux, aujourd’hui retraité, dresse un portrait au vitriol du monde de la natation dans son autobiographie à paraître mercredi.
Dans Sexe, drogue et natation (éditions Fayard), Leveaux affirme que de la cocaïne est consommée en équipe de France. « Certains d’entre nous ne crachent pas sur un petit rail de temps en temps. Pour d’autres (…), c’est carrément une autoroute couverte de poudre blanche sur laquelle ils glissent à vitesse grand C, comme Cocaïne », écrit-il.
Il raconte aussi que cette drogue, qu’il a lui-même essayée à quelques reprises, est consommée à la fois dans un cadre festif et comme « produit dopant » car « euphorisant ».
« Les amateurs de natation (…) seraient étonnés de découvrir tout ce qui se passe en coulisses », poursuit-il. Et de décrire un « beau gosse de l’équipe de France, chouchou du grand public » en train de « sniffer un rail de coke entre (les) seins » d’une attachée de presse lors d’une soirée aux jeux Olympiques de Londres en 2012.
« J’en ai marre des autobiographies à l’eau de rose »
Leveaux égratigne par ailleurs les membres du Cercle des nageurs de Marseille – Fabien Gilot, Frédérick Bousquet, Florent Manaudou ou Camille Lacourt-, qui font « les beaux avec un melon gros comme ça ». Il n’épargne pas non plus la Fédération française, « des dinosaures » qui veulent « profiter du système, écumer les bons restos, siffler de grands vins ».
L’ex-nageur de 29 ans, qui a pris sa retraite en 2013, assure avoir voulu raconter « l’envers du décor ». « J’en ai marre de lire des livres de souvenirs gnangnan et des autobiographies à l’eau de rose », justifie le natif de Belfort, ancien champion fantasque mais talentueux, détenteur du record du monde du 100m nage libre en petit bassin depuis 2008. En individuel, sa plus belle performance reste sa médaille d’argent sur 50m libre aux JO de Pékin.
Leveaux, qui n’a jamais brillé par son sérieux à l’entraînement, s’épanche facilement sur ses écarts (« le rosé, mon péché mignon »). Et consacre un chapitre à son amour « platonique » pour Laure Manaudou, qui occupe « une place à part dans (son) cœur ».
Lorsqu’il aborde la question du dopage, le récit est souvent allusif, dans un souci manifeste de ne pas ouvrir la voie à d’éventuelles poursuites.
Le Quotidien Web (avec AFP)