Say Yes Dog poursuit sa marche en avant avec la sortie de son premier album, Plastic Love. Le groupe germano-luxembourgeois sait contenter les amateurs de pistes de danse comme ceux cherchant de plus douces harmonies. Il sera à Clervaux ce samedi 12 septembre pour le festival Funky Donkey. Entretien.
Aaron Ahrends, Paul Rundel et lebatteur luxembourgeois Pascal Karier sont désormais rassemblés à Berlin, après un exil formateur aux Pays-Bas.Le trio, fort d’un premier EP en 2013, A Friend, qui lui a ouvert les portes defestivals européens (dont Primavera),passe au grand format avec un album sonnant «eighties», en raison de synthétiseurs très présents.
Pascal Karier confie être « un peu stressé », sans doute à cause de la récente sortie de Plastic Love et de leur premier concert aux Pays-Bas, ce soir, en tant que tête d’affiche. On avait laissé Say Yes Dog après son concert au célèbre Primavera de Barcelone, en mai 2014. On le retrouvera samedi au petit Funky Donkey Festival, à Clervaux.
Le Quotidien : Depuis le festival Primavera, qu’a fait Say Yes Dog?
Pascal Karier : On a beaucoup joué en été et en automne, notamment en Allemagne. Mais c’est vrai que Primavera reste le temps fort de 2014. On a eu du public, sûrement parce qu’on était sur un endroit de passage (rire) . On a également préparé l’album avant d’entrer en studio en décembre, aux Pays-Bas. Ainsi, en dix jours, tout était réglé!
Ce Plastic Love , le voyez-vous comme une étape nécessaire dans l’évolution du groupe?
Oui, c’est une suite logique dans notre évolution. Certains groupes préfèrent enchaîner deux ou trois EP avant de sortir un LP, ce qui n’est pas notre cas. On voulait sortir un « vrai » album, se donner plus de moyens pour s’exprimer afin de développer différentes facettes de notre musique. On voulait en montrer plus!
C’est quoi, alors, la musique de Say Yes Dog?
Un mélange d’anciennes chansons et d’un élan nouveau, aux accents très « eighties ». On a pris trois ans pour trouver notre son, et surtout composer des chansons, afin de ne pas être catalogué « dance ». Si Say Yes Dog accorde de l’importance au côté « clubbing », la pop, mélancolique comme joyeuse, reste très présente. Ces deux aspects se soutiennent, se confrontent, se mélangent.
Beaucoup de personnes vous comparent à Metronomy. Est-ce pour cela que vous avez eu recours au producteur Ash Workman, un de leurs proches collaborateurs?
Non, et au final, il n’a presque rien changé au son. Il a fait un mixage le plus propre possible, voilà tout. Mais c’est aussi vrai que, comme Metronomy, le synthétiseur, chez Say Yes Dog, est très présent.
Même si vous vous en défendez, votre musique et votre dernier album ont un vrai côté dansant…
Mais on ne s’en défend pas! On essaye juste d’atténuer les critiques qui nous posent comme un groupe taillé pour les clubs! Say Yes Dog, c’est un peu plus que ça, mais c’est vrai aussi que l’on a toujours fait de la musique pour danser, même si personnellement, je ne suis pas du tout à l’aise dans cet exercice (rire) . C’est sûr qu’en concert, les gens se lâchent. Dans leur salon, c’est moins sûr. On aime cet antagonisme.
Il se retrouve d’ailleurs dans le titre de l’album, Plastic Love …
Tout à fait! Le plastique, par exemple, peut être esthétique comme très polluant. Mais le terme fait référence aux synthétiseurs et aux sons électroniques, que certains voient encore comme de la musique bas de gamme. L’amour, lui, c’est la beauté harmonique, et le poids qu’il prend dans nos textes. Une chose lie les deux : on ne s’en débarrassera pas de sitôt…
Votre premier concert après la sortie de l’album au Luxembourg est samedi, à Clervaux, au modeste Funky Donkey Festival. Pourquoi ce choix?
D’abord, pour une raison évidente de calendrier. Ensuite, parce que l’on aime les petits festivals. Être aux côtés du public, tranquille, à profiter. Je préfère largement jouer à 23 h dans un village qu’être sur la scène du Rock-A-Field au beau milieu de l’après-midi. Question de sens…
Comment se présente la fin de l’année?
De manière dense. On va passer par le Luxembourg, la Suisse, la France, l’Autriche, les Pays-Bas et l’Allemagne, notamment au Reeperbahn Festival. C’est génial d’avoir un premier album : on a envie que les gens s’amusent, et avec un peu de chance, certains connaîtront déjà nos morceaux, voire les paroles!
Un souhait?
Un concert à Berlin serait top!
Grégory Cimatti
Plastic Love, de Say Yes Dog.
Festival Funky Donkey : des scouts, deux scènes et un âne
L’année dernière, c’est en toute discrétion qu’est né le festival Funky Donkey, voulu par un groupe de scouts de Clervaux, désirant mettre sur pied un festival pop-rock en plein air, car « il y a peu d’offres de ce genre dans le nord du Luxembourg », confie l’un d’eux, Fränz Kremer. Grâce à l’appui de locaux, la première édition a eu lieu en 2014, rassemblant tout de même plus de 1 000 personnes.
«Pour une première, c’est pas mal!» D’où, logiquement, une seconde mouture qui se déroulera samedi du côté du hall polyvalent, avec, nouveauté, une seconde scène dédiée à la musique acoustique. « Ça évite au public d’attendre entre deux concerts », précise-t-il. Un «concept élargi », donc, qui reste toutefois fidèle à sa philosophie originelle : programmer des groupes du Luxembourg, avec un accent mis sur les formations du Nord, sans oublier le reste du pays. Les découvertes y sont, du coup, légion, à l’instar de Quantum Dot, groupe de Clervaux « qui combine electro, saxophone, guitare et DJ ».
Les têtes d’affiche de cette seconde édition seront The Disliked, Say Yes Dog et les Belges de The Sore Losers, qui se sont produits au Pukkelpop cet été. Au côté de l’affiche musicale, on trouve tout ce qui fait un festival, avec bars et stands de produits régionaux. Plus singulier, une balade en âne est même proposée aux visiteurs. Elle sera assurée par Billy, nouvelle mascotte du festival après la mort de son frère, Benny, dans la foulée de l’édition 2014. Rassurez-vous, on n’y voit que du feu… Reste, enfin, qu’une « grande partie des recettes » sera reversée à l’association «Guiden a Scouten fir ENG Welt». La boucle est ainsi bouclée.
G. C.
Scène pop-rock
13 h The Coldsnouts 14 h The Groove Factory 15 h Skyscrapers 16 h 10 All the Way down 17 h 20 Lefiz 18 h 30 Tëschegas 20 h The Disliked 21 h 40 The Sore Losers 23 h 20 Say Yes Dog 01 h 00 Quantum Dot 01 h 40 Dr Gonzo
Scène acoustique
14 h 30 Jukebox 15 h 40 et 16 h 50 Acoustic Corner 18 h et 19 h 30 The Daydreamer 21 h 10 Go by Brooks 22 h 50 Tommek
Samedi 12 septembre dès 13 h. Parking du hall polyvalent de Clervaux. Ticket : 10-15 euros.