C’est une affection dont, il y a quelques années encore, on n’entendait jamais parler. Une maladie taboue aussi, parce que gynécologique.
L’activisme d’associations de patientes, notamment sur les réseaux sociaux, a contribué à sortir l’endométriose de l’ombre. Cette pathologie est pourtant fréquente : elle affecterait 10 à 15 % des femmes en âge de procréer, et une femme sur deux en infertilité. « C’est une maladie encore très méconnue, même des professionnels, car avoir des règles douloureuses paraissait normal , explique le Dr Jean-Pierre Ragage, gynécologue-obstétricien, chef du service Assistance médicale à la procréation au CHR Metz-Thionville. Avant, l’endométriose était un symptôme ; désormais, c’est un syndrome. »
Qu’est ce que c’est ?
Au moment des menstruations, des cellules de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus, s’évacuent vers le bas. Mais chez certaines femmes, des fragments de l’endomètre refluent vers le haut, par les trompes. Ces cellules peuvent alors croître et se greffer sur les organes.
« Les fragments peuvent pénétrer dans l’ovaire, le coloniser et provoquer des kystes qui peuvent être très douloureux », résume le Dr Ragage.
Quels sont les symptômes ?
« Des douleurs au moment des règles peuvent attirer l’attention. Et quand une femme a systématiquement besoin de prendre un anti-inflammatoire pour soulager des règles douloureuses ; quand une femme a des difficultés à aller à la selle ou au contraire a des diarrhées au moment des règles, il faut consulter son médecin », insiste le gynécologue. Des douleurs durant les rapports sexuels doivent aussi alerter.
Mais en fait, la plupart des femmes atteintes n’ont pas de symptôme spécifique de la maladie, ce qui complique le diagnostic.
Est-ce grave ?
Cette pathologie peut être cause d’infertilité. « La moitié des femmes touchées par l’infertilité souffrent d’endométriose », souligne Jean-Pierre Ragage. La maladie est d’ailleurs souvent détectée suite à un problème de fertilité.
Quelles sont les causes ?
Les causes de l’endométriose sont encore mal connues et seraient multiples. Le Dr Ragage, lui, incrimine notamment les perturbateurs endocriniens, ces substances chimiques présentes dans l’environnement, contenues dans les objets de consommation courante, dans les cosmétiques, les pesticides…
« L’endométriose est une maladie de société. Elle a explosé en fréquence et en gravité. Depuis 25 ans que je fais ça, je constate des stades avancés de plus en plus nombreux, chez des femmes de plus en plus jeunes, déplore le spécialiste. La maladie concerne aujourd’hui des femmes de 25-40 ans qui ont été exposées aux perturbateurs endocriniens dans le ventre de leur mère, puis à la petite enfance et à la puberté. »
Quels sont les traitements ?
Il existe une palette de traitements, de la pilule contraceptive à la chirurgie, selon les cas. « À un stade avancé, cette maladie détruit les ovaires, il faut donc privilégier la préservation d’ovocytes. Il ne faut pas retarder l’heure de la procréation médicalement assistée , martèle Jean-Pierre Ragage. Car si l’horloge biologique tourne pour tout le monde, elle tourne d’autant plus vite pour les patientes souffrant d’endométriose. » Par ailleurs, « la grossesse est un élément clé qui permet d’avoir une meilleure guérison ».
Où consulter en Moselle ?
En mars 2015, le CHR Metz-Thionville a mis en place un centre régional de prise en charge de l’endométriose à l’hôpital de Mercy, au sein du centre Assistance médicale à la procréation (AMP). « Notre force, c’est la bonne entente entre tous les professionnels, ainsi que l’unité de lieu. Tout se passe sur place », souligne le Dr Ragage. Ce dernier insiste aussi sur le fait que « le plateau technique est ouvert à tous les médecins ».
Bonjour, je suis en terminale, à la fin du mois de juin je passe mon grand oral de bac. J’aurai voulu savoir si il était possible de répondre à une petite question svp? Est ce que vous aurez des chiffes ou voir un constat de femmes ayant l’endométriose qui vous rends visites? Merci beaucoup.