Saint-Laurent ou Yves Saint Laurent ? Le face à face entre les deux biopics, l’un officiel, l’autre non autorisé, consacrés au légendaire couturier français, constituera le point fort vendredi de la 40e cérémonie des César.
Les deux biopics vont s’affronter dans deux catégories. (Photo : AFP)
Sélectionné au dernier festival de Cannes, d’où il est rentré bredouille, éliminé de la course à l’Oscar, le « Saint Laurent » de Bertrand Bonnello se classe premier au nombre des nominations, dix à lui seul, dont deux des plus prestigieuses, meilleur film et meilleur réalisateur. Version sulfureuse, et non autorisée, de la vie du mythique styliste français, ce biopic devance de trois citations le « Yves Saint Laurent » signé Jalil Lespert, sorti quelques mois avant lui sur les écrans.
Ce dernier, plus sage et adoubé par Pierre Bergé, l’homme d’affaires qui fut le compagnon d’une vie de Saint Laurent, peut aussi se prévaloir d’avoir attiré près de quatre fois plus de spectateurs que son concurrent, 1,5 million contre 400.000 entrées seulement pour le « Bonnello », un échec en salles. Bataille dans la bataille, celle qui opposera pour le titre suprême de meilleur acteur de l’année Pierre Niney et Gaspard Ulliel, les deux interprètes principaux des deux films biographiques.
Autre lutte attendue, pour le meilleur second rôle masculin celle-là, entre Jérémie Rénier et Guillaume Gallienne, qui incarnent Pierre Bergé. Les quelque 4.225 professionnels du cinéma qui ont voté pour les nominations ont aussi mis à l’honneur, en le nommant neuf fois, « Les Combattants », une histoire d’amour sur fond de stage commando signée Thomas Cailley, dont c’est le premier long métrage.
« Timbuktu », œuvre franco-mauritanienne sur la vie quotidienne à Tombouctou, au Mali, occupé par les islamistes, concourra dans huit catégories dont celle du meilleur film et du meilleur réalisateur, pour le Malien Abderrahmane Sissako. Le film est, par ailleurs, en lice pour l’Oscar du meilleur film non-anglophone. Bien placé également le « Sils Maria » d’Olivier Assayas (sept nominations) qui permet à Kristen Stewart de devenir la première actrice américaine à être nommée aux César, dans la catégorie second rôle féminin.
« Hippocrate », peinture réaliste du milieu hospitalier signée Thomas Lilti, portée par le duo Reda Kateb-Vincent Lacoste sera aussi sept fois cité au cours de la soirée, diffusée en clair sur Canal + à partir de 21H00 et présidée par Dany Boon. Le comédien Édouard Baer en sera le maître de cérémonie et appellera une quarantaine de personnalités sur la scène du Châtelet pour remettre un prix, dont l’actrice Julie Gayet.
> Les comédies absentes
Le trophée de la meilleure actrice sera disputé entre sept comédiennes dont Karine Viard pour « La famille Bélier », Juliette Binoche pour « Sils Maria », Adèle Haenel pour « Les Combattants » ou encore Marion Cotillard pour « Deux jours, une nuit » des frères Dardenne, le même film pour lequel l’actrice sera en lice 48 heures plus tard, à Los Angeles, pour l’Oscar de la meilleur actrice. Comédie dramatique qui raconte l’histoire d’une jeune fille qui grandit dans une famille de sourds, « La famille Bélier », d’Éric Lartigau, a décroché six nominations dont celle du meilleur film et du meilleur acteur pour le Belge François Damiens.
Les grandes absentes de la soirée seront une nouvelle fois les comédies même si plusieurs d’entre elles ont atteint les sommets du box office l’an passé. « Supercondriaque », de Dany Boon et « Qu’est ce qu’on a fait au Bon Dieu », de Philippe de Chauveron, n’ont pas obtenu la moindre nomination malgré leurs dix-sept millions d’entrées à eux deux. Autre oublié, Luc Besson et sa « Lucy », au succès planétaire, même si le réalisateur du « Grand Bleu », souvent boudé par les César, vient de recevoir la médaille d’or de l’Académie des arts et techniques du cinéma « pour sa contribution artistique et entrepreneuriale au cinéma français ». Parmi les sept films étrangers en compétition, le favori des Oscars 2015, « Boyhood », de Richard Linklater, défiera le grand vainqueur de l’édition 2014, « Twelves years a slave », signé Steve McQueen.
AFP