C’est une première qu’accueille ce samedi la Kulturfabrik. Le Roots Town Festival réunit reggae et hip-hop, et propose de redécouvrir leurs racines communes.
Le reggae et le hip-hop ne sont nés ni au même endroit ni au même moment, mais ils ont en commun le fait de venir de la rue, d’un milieu populaire et de parler de problématiques socioculturelles sinon communes, du moins semblables. Voilà ce que se sont dit les responsables de De Läbbel et de l’association Itinerantes en guise de point de départ de ce Roots Town Festival dont la première édition se tient samedi à la KuFa à Esch-sur-Alzette.
«On est tous des amateurs de hip-hop et de reggae et on a remarqué qu’il n’existait aucun évènement dans cette forme au Luxembourg, note David Galassi, membre de De Läb et cheville ouvrière de De Läbbel. On a donc décidé de donner un coup de pouce à cette scène, à cette culture, cette philosophie.»
Une double philosophie, à moins que ce ne soit deux philosophies communes, aux racines populaires qui ont, par la suite influencé à leur tour la vie urbaine. En tout cas, au départ. «On voulait aussi rappeler aux gens, surtout aux plus jeunes, l’esprit initial de ces deux cultures. De nos jours, la culture hip-hop part dans une direction qui n’est plus du tout connectée à ses anciennes valeurs. C’est devenu très commercial et le contenu des morceaux devient de moins en moins intéressant. Le reggae a aussi connu une évolution similaire», reprend l’organisateur. Il poursuit : «On n’est pas nécessairement contre ces évolutions, mais voilà, c’est bien aussi de rappeler d’où on vient.»
Une ville pour les mouvements urbains
Et pour ce faire, quoi de mieux que de faire appel à deux «légendes vivantes» : Macka B (photo) en ce qui concerne le reggae, et Jeru the Damaja au niveau du hip-hop. Le premier, Britannique de parents jamaïcains, a signé une vingtaine d’albums en 30 ans. Le second, un New- Yorkais, est un ancien partenaire du Gang Starr de Guru et DJ Premier. Son premier album, The Sun Rises in the East (1994), est même considéré comme un des cent meilleurs albums de hip-hop de tous les temps par About.com.
«On veut toujours, même pour des petites soirées qu’on organise, avoir un artiste international, déjà pour faire plaisir au public, mais aussi pour créer des échanges avec la scène locale et donner plus de visibilité et de public aux projets d’ici», explique David Galassi. En tout, 16 artistes ou groupes seront au programme à partir de 15h. Et la scène grand-ducale, qu’elle soit plutôt connue (hip-hop) ou méconnue (reggae), sera représentée par Road to Zion, Don Gio, BC One, Hotrox & Edel Weis, etc. À leurs côtés, on retrouvera des représentants de la Grande Région avec les Allemands de Wilczynski, les Belges de Metta Frequencies ou encore le Français DJ Zajazza.
Et, festival urbain oblige, la manifestation ne se limitera pas à la seule musique. Ateliers, expositions, jam de graffitis, danse, sports urbains et même des conférences seront également au programme de cette première édition de ce Roots Town Festival.
Pablo Chimienti