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Robert Redford et Jane Fonda, deux légendes en duo amoureux à Venise


Robert Redford, 81 ans, et Jane Fonda, 79 ans, sont unis pour la quatrième fois à l'écran. (photo AFP)

Robert Redford voulait « faire un dernier film avec elle avant de mourir ». Jane Fonda voulait « à nouveau tomber amoureuse de lui ». Un demi-siècle après leur premier tournage, la 74e édition de la Mostra a fait une haie d’honneur vendredi à ces deux légendes du cinéma.

Robert Redford, 81 ans, et Jane Fonda, 79 ans, unis pour la quatrième fois à l’écran, devaient être honorés en soirée à Venise d’un Lion d’Or pour l’ensemble de leur carrière. Jane – regard bleu pétillant et forme olympique – et Robert – look d’éternel jeunot en jeans et T-shirt blanc mais démarche plus lente – ont fait salle comble dans l’après-midi pour un rendez-vous avec la presse.

« Il fait des baisers fabuleux, donc c’était amusant de l’embrasser quand j’avais une vingtaine d’années et l’embrasser à nouveau à presque 80 ans », a lancé l’actrice oscarisée. « Jane et moi avons une longue histoire dans le cinéma », a expliqué Robert Redford. « Tourner avec Jane a toujours été facile, les choses tombaient en place naturellement, nous n’avions pas besoin de beaucoup de discussions et de préparation, et c’est resté le cas aujourd’hui ». Our Souls at Night du réalisateur Ritesh Batra, projeté vendredi hors compétition à Venise, était l’occasion pour un quatrième long métrage. Le film, produit par Netflix, raconte l’histoire de deux voisins veufs d’une petite ville américaine qui décident de se fréquenter pour combler leur solitude et qui vont s’éprendre l’un de l’autre.

« Il y a peu d’occasions pour faire des films pouvant intéresser un public plus âgé », a constaté Robert Redford à propos d’une industrie du cinéma très tournée vers un public jeune. « C’est un film sur l’espoir. Il n’est jamais trop tard si vous êtes courageux, prêt à prendre des risques », a expliqué la toujours énergique Jane Fonda, en se livrant à une véritable déclaration d’amour à son partenaire à l’écran. « Je voulais passer du temps avec lui et je voulais tomber à nouveau amoureuse de lui. J’ai toujours été amoureuse de lui dans tous les films que nous avons faits ensemble ! ». Ils avaient été réunis pour la première fois sur le tournage de La Poursuite impitoyable d’Arthur Penn (1965), ils s’étaient retrouvés en 1967 pour Pieds nus dans le parc de Gene Saks, puis en 1979 pour Le Cavalier électrique, signé Sydney Pollack.

« Nous avons joué l’amour de jeunesse et maintenant l’amour entre personnes âgées, et le sexe entre personnes âgées, même si à mon avis le réalisateur a coupé trop vite la scène d’amour ! », a résumé l’actrice. Robert Redford « n’aime pas les scènes d’amour, moi je vis pour ça ! ». Robert Redford a-t-il été lui aussi attiré par sa partenaire, et notamment lors du tournage de la comédie amoureuse Pieds nus dans le parc, il y a 50 ans de cela ? L’acteur s’est montré elliptique sur le sujet : « Je crois qu’on peut dire qu’il y avait des choses dites et non dites, et que les choses non dites avaient un certain poids, c’est tout ce que je peux dire ».

Pour celle qui fut un sex-symbol planétaire grâce au film Barbarella (1968), tourné par Roger Vadim, son mari à l’époque, « l’amour s’améliore en vieillissant parce qu’on a plus de courage et on a rien à perdre ». Dans le film présenté à Venise, elle campe une femme très décidée qui demande de but en blanc à son voisin plutôt réservé de venir dormir dans son lit pour soigner ses insomnies. « Je sais ce dont mon corps a besoin et je n’ai pas peur de le demander », résume-t-elle. Dans une récente série de Netflix, Grace et Frankie, Jane Fonda multiplie les amants. « Je suis tellement contente qu’on donne un visage aux femmes plus âgées », souligne la star.

Le Quotidien/AFP