Le Festival de Cannes, plus grand rendez-vous mondial du 7e art, dévoile jeudi les contours de sa première édition depuis la pandémie avec une sélection officielle très attendue, qui s’annonce riche en cinéastes stars.
Programmé du 6 au 17 juillet sur la Croisette, le festival va réunir des milliers de professionnels du cinéma du monde entier, heureux de se retrouver après l’annulation de l’édition de l’an dernier.
Si le déconfinement se poursuit comme le gouvernement l’a prévu, aucune jauge ne devrait être imposée dans les salles, mais la présentation d’un pass sanitaire (vaccination ou test PCR négatif) sera exigée.
Qui montera les marches ? Les Américains seront-ils au rendez-vous ? Comment concilier masques et paillettes, cocktails et mesures sanitaires ? Autant de questions sur lesquelles les organisateurs du Festival sont attendus, lors de leur traditionnelle conférence de presse dans un cinéma des Champs-Elysées.
De Wes Anderson à Nanni Moretti
Le suspens est à la hauteur de l’attente du côté des films en lice pour succéder à « Parasite » du Sud-Coréen Bong Joon Ho, Palme d’Or 2019. Plus de 2.000 films ont été visionnés. Le délégué général Thierry Frémaux a déjà confirmé trois noms parmi les films soumis au jury, présidé par le new-yorkais Spike Lee, premier Afro-Américain à occuper cette fonction.
C’est un Français, Leos Carax, qui ouvrira le bal avec « Annette »: le film réunit Marion Cotillard et Adam Driver, avec le mythique groupe américain Sparks au scénario et à la musique. Dans un tout autre genre, Paul Verhoeven (« Basic Instinct », « Elle »), cinéaste dont les films ont un parfum de scandale, promet de ne pas laisser indifférent avec « Benedetta » un film sur une nonne lesbienne au XVIIe siècle, interprétée par Virginie Efira.
Et l’Américain Wes Anderson présentera « The French Dispatch », un film tourné à Angoulême, dans le sud-ouest de la France, qui était déjà prêt pour l’an dernier et pourra fournir son quota de stars au tapis rouge: outre Bill Murray, l’acteur fétiche du réalisateur, le casting réunit Tilda Swinton, Timothée Chalamet, Adrien Brody, et côté français, Léa Seydoux et Mathieu Amalric.
L’Italien Nanni Moretti, Palme d’Or en 2001 pour « La Chambre du fils », devrait très certainement revenir avec « Tre Piani ».
Le dernier James Bond ?
Abondance de films oblige, le milieu se perd en conjectures sur les heureux élus qui pourraient les rejoindre : Joel Coen, l’aîné des frères Coen, peut prétendre à la compétition avec un « Macbeth » en noir et blanc, interprété par Denzel Washington, tout comme le mystique Apichatpong Weerasethakul (Palme d’or 2010) pour son premier film en anglais hors de Thaïlande (« Memoria »)… La compétition pourrait voir le retour de Catherine Deneuve (dans « De son vivant »), ou le dernier film de Jane Campion (« The Power of the Dog »), l’unique femme à avoir décroché la Palme d’Or, en 1993.
Un blockbuster pourrait aussi s’inviter, probablement hors compétition, comme le dernier James Bond ou bien le prochain film de super-héros de Chloé Zhao, l’Américaine qui vient de remporter l’Oscar avec « Nomadland ».
Jusqu’au bout, les incertitudes liées au Covid-19 pèseront sur l’organisation du festival, même si pour le moment les indicateurs épidémiques en France permettent d’envisager un été serein. Ce qui n’empêchera pas les organisateurs de préciser jeudi les mesures sanitaires mises en oeuvre.
Il faudra rassurer les stars étrangères sur les précautions prises. La Mostra de Venise avait pu se tenir en septembre, avec un tapis rouge protégé des regards du public pour éviter les attroupements, mais où les stars pouvaient poser sans masque. La Berlinale, elle, s’était résolue en mars à organiser une édition en ligne.
La conférence de presse sera aussi probablement l’occasion pour Cannes de détailler ses projets et engagements en matière de parité, de diversité ou d’environnement, des sujets désormais incournables pour le secteur.
AFP/LQ